(1919 – 2001)
Alfred Kern est né à Hattingen, en Allemagne, le 22 juillet 1919. Son enfance se passe à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg : « La communale de l’Exen, les camarades de la rue, les voisins et les voisines du 6, rue de Rosheim, le cinéma : la Salle Blanche, le tramway n° 4 et la rue de la Nuée-Bleue, la gare de triage et les ateliers, usines, brasseries, la paroisse Sainte-Famille avec sa pelouse et une salle de fête : S’Vereinhüss. »
Il fait ses études secondaires à Strasbourg, au collège Saint-Étienne puis au lycée Fustel-de-Coulanges. Il s’oriente ensuite vers le grand séminaire et suit le cycle de philosophie de la faculté de théologie catholique à Strasbourg, puis à Clermont-Ferrand de 1938 à 1940.
Après un service militaire au 27e Régiment d’infanterie, à Dijon, il reprend des études de philosophie et d’histoire à Heidelberg, Strasbourg, Leipzig et Paris.
Il s’installe alors dans la capitale et entre comme professeur à l’École Alsacienne en 1947. Il sera par la suite professeur de la Ville de Paris, place Lucien-Herr, puis rue d’Alésia.
Sous l’égide d’Antonin Artaud, il fonde, avec Marcel Bisiaux, André Dhôtel et Henri Thomas, la revue 84.
Son premier roman, Le Jardin perdu, publié aux Éditions de Minuit en 1950, lui vaut le prix Félix-Fénéon. Un autre roman paraît chez le même éditeur l’année suivante : Les Voleurs de cendres. Cinq romans sont édités de 1952 à 1964 chez Gallimard. Le Bonheur fragile remporte en 1960 le prix Renaudot.
À partir de 1978, plusieurs expositions sont consacrées à l’œuvre photographique d’Alfred Kern : Espaces (Strasbourg, 1978), L’Éclat et la Transparence (Obernai, 1984), La Lumière des Textes (Sélestat et Strasbourg, 1985), Le Jardin des Délices (Colmar, 1987), Le Martyre de Saint-Sébastien (Strasbourg, 1991).
Lecteur d’allemand aux Éditions Gallimard, Alfred Kern a contribué à la découverte des plus grandes œuvres de la littérature germanique d’après guerre, et tout particulièrement celle de Thomas Bernhard.
Installé avec son épouse Halina depuis de longues années à Haslach, au-dessus de Munster (Haut-Rhin), dans une vaste maison faisant face aux sommets du Hohneck et du Petit Ballon, c’est là qu’il a choisi de se retirer. C’est là que nous allions lui rendre visite, coupant à travers la montagne, de nos forêts du Lac Noir vers les hauteurs de Munster, pour des rencontres joyeuses et mélancoliques dont nous gardons la nostalgie.
Il est mort le 12 septembre 2001 à la clinique Saint-Joseph à Colmar et repose au cimetière Sainte-Hélène, à Strasbourg.
Son œuvre a été distinguée par le Prix Nathan Katz du patrimoine 2006.
♦♦♦ Lire les articles de Patrick Kéchichian, Jean-Paul Sorg, Gérard Pfister et Jacques Lindecker
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN
Nathan Katz, Œuvre poétique I (traductions)