Kobayashi ISSA

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(1763 – 1827)

 

Issa est né en 1763 d’une famille de paysans du village de Kashiwabara, dans la province de Shinano. Cette région est une zone montagneuse et centrale, l’une des plus enneigées de l’archipel nippon.

Lorsque sa mère meurt, Issa n’a que deux ans. Quelques années plus tard son père se remarie et un garçon naît de cette union. Sa belle-mère se montre particulièrement dure envers lui. À l’âge de douze ans, il commence à s’initier à l’art haïkaï.

En 1776, Issa perd sa grand-mère, qui s’était chargée d’une bonne partie de son éducation. C’est, semble-t-il, l’année suivante qu’il quitte le foyer paternel et s’installe à Edo dans la condition très pénible d’apprenti.

Assez peu de renseignements subsistent sur les dix années suivantes, l’une des périodes les plus difficiles de la vie de Issa. Il semble que Issa aurait alors été disciple du maître haikai Chikua et aurait participé, sous le nom de Kobayashi Ikyo, à des compositions collectives de haïku.

À la mort de Chikua, en 1790, Issa prend l’engagement de perpétuer la tradition dont celui-ci était l’héritier. Cinq de ses haïku sont publiés dans un recueil commémoratif dédié au maître défunt.

Issa quitte Edo et effectue dès lors pendant six années de longs voyages à pied à travers le Japon, qui le mènent jusqu’en Shikoku et en Kiushu. C’est à cette époque qu’il choisit le nom sous lequel nous le connaissons aujourd’hui.

De retour à Edo en 1798, Issa fréquente à nouveau les milieux littéraires. Son talent n’est toutefois reconnu que de quelques relations et il vit parmi les déshérités de la grande ville.

Issa revient une première fois à Kashiwabara, puis une deuxième fois lorsque son père tombe gravement malade. De ce séjour au village natal date le journal intitulé Chichi no shuen nikki (Les derniers jours de mon père). Il semblerait que le père de Issa ait alors conçu du remords de l’avoir envoyé si jeune à Edo et qu’il ait souhaité, après tant d’années de dénuement, lui rendre sa place parmi les siens. Le reste de la famille ne l’entendit toutefois pas ainsi.

À Edo, Issa reprend sa vie misérable et son activité littéraire. Il continue à écrire des journaux personnels, qu’il entrecoupe de haïku.

En 1811, Issa écrit le recueil de poème intitulé Wa ga haru shu (Mon printemps).

Lorsque, enfin réconcilié avec son demi-frère, Issa revient vivre à Kashiwabara, il tombe gravement malade et demeure alité pendant plus de deux mois. Peu de temps après néanmoins, il épouse une femme de vingt ans plus jeune que lui. Issa perdra l’un après l’autre les quatre enfants qu’il aura de sa première femme. Il évoque dans le recueil Or aga haru (Il est à moi ce printemps) l’agonie de sa petite fille.

En 1823, sa femme meurt. Rien ne reste de la première famille qu’il a fondée et il a déjà soixante ans. Il se remarie l’année suivante avec une femme de trente-huit ans. Ce ménage, mal assorti, dure peu.

En 1824, Issa est frappé de paralysie et perd l’usage de la parole. Recouvrant pourtant quelque santé, il se marie une troisième fois.

Issa n’écrit plus que très rarement. En 1827, l’incendie de Kashiwabara détruit son ermitage. Il meurt, paralysé, peu après.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Sous le ciel de Shinano