(1899 – 1978)
Avec La Fontaine ou Prévert, Maurice Carême est l’un des premiers poètes dont on apprend le nom à l’école. Et, de fait, ses textes ont une fraîcheur et une limpidité sans pareilles. À l’instar d’un Dubuffet pour les arts plastiques, il est l’inventeur d’une merveilleuse forme de « poésie brute » dont le modèle lui a été fourni par les textes d’enfant. Et cette découverte suffirait à assurer sa postérité.
Mais il y a aussi un autre Maurice Carême, presque totalement inconnu : celui des vingt dernières années de sa vie. Il a découvert l’abbaye cistercienne d’Orval, et y revient très régulièrement. Il lit les mystiques et les sages de l’Inde, Teilhard de Chardin et Rabindranath Tagore. Cette période inaugurée par le recueil Heure de grâce, publié en 1957, sera l’une des plus riches de son œuvre.
Maurice Carême est né le 12 mai 1899 à Wavre, dans le Brabant wallon. De famille très modeste, il fait ses études dans sa ville natale, puis obtient une bourse pour entrer à l’école normale primaire. Nommé instituteur en 1918, il vit dans la banlieue bruxelloise. En 1925 paraît son premier recueil. Mais lorsqu’en 1932 sera publié Reflets d’hélices, où se fait encore sentir l’influence du dadaïsme, déjà il a pris une autre voie.
Frappé par la force expressive des poèmes d’enfant, il veut en retrouver la simplicité de ton. Le recueil Mère, paru en 1935, inspire à Darius Milhaud sa Cantate de l’enfant et de la mère. De nombreux recueils suivront.
A la pentecôte 1954, il séjourne à l’abbaye d’Orval où il revient dès lors très souvent. Il approfondit sa lecture des mystiques, des philosophes d’Occident et d’Orient et se s’intéresse au bouddhisme. D’Orval il se rend régulièrement en Lorraine française dont les paysages lui inspirent de nombreux poèmes.
Il meurt en 1978 à Anderlecht, près de Bruxelles.
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN