Melih Cevdet ANDAY

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(1915-2002)

 

Melih Cevdet Anday est né en 1915 à Istanbul. En 1931, sa famille quitte cette ville pour la nouvelle capitale, Ankara. Il y entreprend des études de droit en même temps qu’il travaille comme employé des chemins de fer. Puis, ayant obtenu une bourse d’Etat, il suit des études de sociologie à Bruxelles.

Dès le début de la guerre, il regagne Ankara. Il entre alors au ministère de l’Éducation nationale où il participe à l’énorme travail de purification de la langue et de traduction des œuvres classiques lancé par Mustafa Kemal Atatürk.

En 1941 paraît son premier recueil, Garip, écrit en collaboration avec Orhan Veli et Oktay Rifat. Ce livre qui, à la suite de Nâzim Hikmet, ouvre la voie à une poésie nouvelle, simple, quotidienne, débarrassée des conventions et maniérismes de la fin de l’époque ottomane, déclenche une vive polémique en Turquie. Il exerce sur la jeune littérature une profonde et durable influence.

En 1953, Anday démissionne de son poste au ministère pour se consacrer entièrement à la littérature. Des essais et articles paraissent dans divers quotidiens (Aksam, Tercüman, Cumhürriyet) et revues littéraires (Varlik, Yeditepe, Yeni Dergi). Il enseigne, d’autre part, la littérature et la phonétique turques au Conservatoire d’Istanbul.

Il effectue de nombreux voyages, notamment en Azerbaïdjan, en Ouzbékistan, en Bulgarie, en Hongrie et en Yougoslavie.

Après une année passée à Paris comme conseiller culturel de 1979 à 1980 – au cours de laquelle il travaille avec Gérard Pfister à la traduction de L’arbre qui a a perdu la quiétude –, Melih Cevdet Anday a repris ses activités à Istanbul où il collabore en particulier aux grands quotidiens turcs Cumhürriyet et Milliyet.

Son ami le peintre turc Abidine Dino en donna un jour ce portrait : « Troisième compère du groupe Garip. Ressemble, de profil, aux sultans ottomans. L’œil bleu, genre céramique d’Iznik. Susceptible au dernier degré. Si les duels n’étaient pas passés de mode, il aurait consacré ses jours à pourfendre ses adversaires. À défaut, il manie la dialectique, exécutant les imprudents dont la logique est en défaut. Il ne se sent bien que dans les gargotes du Bosphore. Mais à Paris il aime le bistrot face au métro Pernety. La construction de ses poèmes est superbe. Il maîtrise l’émotion et l’image par le concept. » (Europe, 1983).

Melih Cevdet Anday est mort en 2002.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

L’arbre qui a perdu la quiétude