(1891 – 1950)
Yvan Goll (de son vrai nom Isaac Lang) est né le 29 mars 1891 d’une famille juive de Saint-Dié, dans la partie de l’Alsace-Lorraine alors placée sous administration allemande. Son père, Abraham Lang, originaire de Ribeauvillé, possède une petite entreprise textile ainsi qu’un vignoble.
Abraham Lang meurt en 1897. La mère du jeune Yvan Goll quitte Saint-Dié pour s’établir à Metz où elle se remarie en 1909. Yvan, qui chez ses parents a toujours entendu parler le français, fait ses études en langue allemande au lycée de Metz.
En 1910 il s’inscrit en droit et en sciences politiques à l’Université de Strasbourg et reçoit en 1913 le titre de docteur en droit.
Sous le pseudonyme de Yvan Lazang paraît à Metz en 1912 un premier recueil de poèmes en langue allemande intitulé Lothringische Volkslieder. Deux autres recueils sont publiés à Berlin en 1914 : Der Panama-Kanal, sous la signature de Yvan Lassang, et Films, sous celle de Tristan Torsi.
Lorsque éclate la guerre, Yvan Goll se réfugie à Zurich pour échapper à l’enrôlement dans les rangs de l’armée du Kaiser. Il y fréquente l’avant-garde littéraire autour de Jean Arp, Stefan Zweig et Ludwig Rubiner ainsi que les milieux pacifistes. Dans les Cahiers Expressionnistes de Lausanne, il fait paraître en 1915 un nouvel ouvrage sous le titre Élégies Internationales. Pamphlets contre cette guerre. Ce livre, écrit en langue française, est aussi le premier qui voie le jour sous la signature de Yvan Goll.
De 1915 à 1917 Yvan Goll poursuit des études à l’Université de Lausanne. C’est en février 1917 qu’il rencontre pour la première fois, à Genève, la jeune poétesse Claire Studer. La même année paraît Requiem für die Gefallene von Europa (Requiem pour les morts d’Europe), en version bilingue. En 1918 sont publiés trois autres recueils.
En novembre 1919, Claire et Yvan quittent la Suisse pour Paris. Ils descendent à l’Hôtel de Paris, 55 rue Pigalle. Yvan Goll y travaille avec les peintres cubistes et fréquente Maiakovski, Huidobro, Marinetti. Le 21 juillet 1921, Claire et Yvan se marient et s’installent au 27, rue Jasmin.
Les années qui suivent permettent à Goll d’exprimer son talent dans les domaines les plus divers : au théâtre, en poésie, dans le genre romanesque.
Les relations entre les époux Goll traversent plusieurs années de crise. Alors que Claire noue une étroite amitié avec Jacques Audiberti, Yvan a une longue liaison avec la poétesse allemande Paula Ludwig (1900-1974).
En 1933, Goll est déchu de la nationalité allemande, ses œuvres interdites par les nationaux-socialistes. En 1935 sont édités à Paris les Chansons malaises puis, de 1936 à 1939, les trois livres du cycle de Jean sans Terre.
Le 26 août 1939, quelques jours avant le commencement de la deuxième guerre mondiale, Claire et Yvan Goll s’embarquent pour les Etats-Unis. Ils y resteront jusqu’en 1947. Yvan Goll publie en 1940 Chansons de France et en 1946 Fruits from Saturn, écrit en langue anglaise, où apparaît pour la première fois son intérêt pour l’occultisme et l’alchimie. Il fonde en 1943 la revue Hémisphères, revue franco-américaine de poésie, à laquelle collaborent notamment André Breton et Saint-John Perse et qu’il animera jusqu’en 1946.
En juillet 1945, Yvan Goll apprend qu’il est atteint de leucémie. Le mois suivant, il obtient la nationalité américaine. Claire et Yvan Goll quittent les États-Unis le 22 mai 1947. A partir de la fin de 1947, l’état de santé de Yvan Goll se détériore rapidement.
Le 21 septembre 1948, Claire et Yvan Goll partent pour Strasbourg où Yvan est pris en charge, dès leur arrivée, par l’hôpital civil. Il y est soigné jusqu’au 2 janvier 1949.
C’est là, durant ces trois longs mois passés à l’hôpital de Strasbourg, que Goll écrit la plus grande part des textes de son recueil Traumkraut (L’Herbe du songe), ébauché dès le mois de mars. Rentré à Paris, Goll reste sous contrôle médical.
En septembre 1949, Goll part avec Claire pour Venise et reviennent par Zurich, Bâle et Sélestat où ils se rendent sur la tombe du père de Yvan.
Le 13 décembre 1949, Yvan Goll est reçu à l’hôpital américain à Neuilly. Il y poursuit la composition de Traumkraut. Il meurt le 27 février 1950 et est enterré au cimetière du Père Lachaise.
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN