La Légende de l’Alsace

211

« Nous entendrons ici par légendes les traditions mystérieuses, les visions poétiques et tous les grands souvenirs qui ont traversé les temps, surnagé dans le torrent d es siècles, que l’origine en soit mythologique, ecclésiastique, populaire ou strictement historique. En un mot, nous voudrions rappeler ce qui a vibré et chante encore dans l’âme de l’Alsace. Ce sera comme un résumé de son histoire. » (La Légende de l’Alsace).

Le texte ici présenté a été recueilli par Édouard Schuré dans Les Grandes Légendes de France (1892). Il est réédité ici pour la première fois sous forme séparée.

Il comprend les textes suivants : Le mur païen, La légende de sainte Odile, La légende de la reine Richardis, La cathédrale de Strasbourg, Sorcières et prédicants, La Révolution et La bataille de Woerth. Les illustrations sont extraites d’ouvrages contemporains de Schuré.

Il faut écouter le conteur Édouard Schuré évoquer, par exemple, la Cathédrale de Strasbourg : « La nuit de la Saint-Jean, disait-on autrefois dans les longues veillées d’hiver, les vieux artistes qui ont bâti la cathédrale se remuent sous leurs dalles. Alors sortent de leurs tombeaux les maîtres architectes, tenant en main le compas et le bâton magistral, puis les bons tailleurs de pierre portant le cordeau à la main, puis les sculpteurs et les peintres-verriers. Tous se rencontrent sous la nef, se saluent d’un air de connaissance et se secouent la main. Ils s’agitent et chuchotent comme des milliers de feuilles qui se frôlent.

« Par les escaliers, les galeries, l’immense procession se répand et monte vers la tour. Une vierge en robe blanche, le ciseau dans sa main gauche, le marteau dans sa droite, marche en tête. C’est Sabine la sculptrice. On la voit s’élever jusqu’à la pointe de la flèche et flotter autour dans la lumière argentée de la lune. Au coup d’une heure, ce peuple d’ombres se dissipe comme un essaim de feuilles sous un coup de vent. »

Coll. Les Cahiers d'Arfuyen –  ISBN 978-2-908-82527-5 – 12,2 €