Image de couverture de Alain Barrère
Cet ouvrage est le premier livre de Jean-Paul Klée qui soit publié par les Éditions Arfuyen. Un personnage excentrique et attachant. Une écriture à son image, intensément baroque et mélancolique.
« lentement le Jour a viré de bord sür les clous noirs & blancs / de l’invisible paradis,… & notre mélancolie n’a ni / fin ni fond, tellement nous regrettons à ras dü sol / de n’être plüs & aussi de / n’être pas encor dans toute la / plénitude & glorias qu’à chaque moment nous / confüsément devinons qu’elle bientôt / nous inondera !!… »
Pour Jean-Paul Klée, écrire c’est vivre. Et vivre est une surprise de chaque instant, aussi merveilleuse que douloureuse. Il n’y a pas à choisir : il faut prendre le monde à bras le corps, le doux et l’horrible, le tragique et le grotesque. Il faut vivre tout cela, il faut l’écrire sans en laisser échapper une bouchée, une grimace. Tout dire, tout chanter, même ce qui se refuse à jamais au chant et à l’aveu.
Jean-Paul Klée est un poète de la jubilation et de la dénonciation, de la bonté et de l’impudeur. Un homme de deux cultures, française et germanique, riche de tempérament et taraudé par la mélancolie. Marqué à jamais par la mort de son père, fusillé par les nazis au Struthof, dans les Vosges alsaciennes (l’unique camp d’extermination nazi en France), écorché vif, il a trouvé dans la parole poétique sa patrie impossible. La nôtre.
Une écriture vive et sans complaisance. Profondément populaire et gouailleuse, dans un raffinement presque invisible à force de refus et d’effacements.
« un jour,… quand mon corps ne sera pas sür la / terre, mais au-dessous (dans le noir & l’or dont l’odeur / m’est inconnüe à jamais)… que deviendra ici-bas la / petite büreaucratie dont ma vie s’est / illüminée ?… »
Coll. Les Cahiers d'Arfuyen – 2002 – ISBN 978-2-845-90005-9 – 12 €