Pensées du matin

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Préface d’Émile Schloesing – Avant-propos d’Anne Marcel – Postface de Michel Sales, s. j.

Parues en 1914, les Pensées du matin d’Alfred Boegner, l’oncle du célèbre pasteur Marc Boegner, connurent un très vif succès puisque, en une vingtaine d’années, il en parut douze éditions. Puis, sans raison, comme il arrive, le livre a été oublié.

Il nous a semblé urgent de redécouvrir cette forte voix qui, par des mots simples et vivants, nous ramène comme tout naturellement à l’essentiel. « Voici un tempérament, une pensée matinale, écrit Anne Marcel. La réflexion d’Alfred Boegner part de la vie, s’exerce sur la vie, à l’endroit où il se trouve. (…) Il découvre. Les choses, les gens, comme dans une lumière d’aube s’ouvrent à lui. Et cette lumière d’aube jaillit jusqu’à son fond, qui est Jésus-Christ. On peut dire aussi qu’elle en provient. »

« Il est difficile d’être chrétien. Être chrétien sans cesser d’être homme. Être pénétré de l’esprit sacerdotal, et cependant être laïque, parler le langage de tous, vivre au grand jour, rester dans l’atmosphère générale de son temps, de son pays. Vivre dans la Bible, et vivre dans l’humanité. » Alfred Boegner livre dans ces pages le fond de son cœur et de son expérience.

Se parlant à lui-même, il ne voile pas ses faiblesses, ne déguise pas ses doutes : « Être vrai dans l’expression, vrai dans le ton, en parlant et en écrivant. Je constate que l’habitude de prêcher, peut-être sans préparation suffisante, le fait de vivre dans les choses religieuses, la rapidité avec laquelle il faut tout faire, qui empêche de creuser quoi que ce soit, tout cela fait que peu à peu on vit dans le faux, on sort de la vérité, soit dans les idées, soit dans l’expression. Avec la vérité part la force. »

La force des textes d’Alfred Boegner est dans ce souci permanent de justesse et de vérité. Comme aussi dans son besoin de comprendre et d’aimer. « Alfred Boegner, écrit Michel Sales, dont on découvre dans ce précieux petit volume les pensées intimes, était profondément attaché à l’évangile de Dieu. (…) Ce chrétien, baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, n’a pas pu voir le jour où fut promulgué à Rome le décret Unitatis Redintegratio sur l’œcuménisme, le 21 novembre 1964. Mais l’on peut gager sans incertitude aucune qu’il en eût éprouvé, comme sa fille et comme son neveu, le pasteur Marc Boegner, une immense joie. »

♦♦♦   Lire l’article de Jean-Paul Sorg

Coll. Les Carnets spirituels – 2007 –  ISBN 978-2-845-90098-1 – 15 €