Marcel WEINUM

1183

(1924 – 1942)

 

Marcel Weinum est né à Brumath (Bas-Rhin) le 5 février 1924. Il est le fils de Robert Weinum, boucher, et de Mathilde Marie Schneider, qui s’établiront à Strasbourg-Neudorf en 1936.

Marcel suit les cours de l’école de la maîtrise de la Cathédrale, dirigée par l’abbé Hoch. Après avoir obtenu son certificat d’études, il devient apprenti dessinateur. Lors de l’évacuation de Strasbourg, la famille est dirigée vers la Dordogne. Elle revient en Alsace en août 1940.

Dès le mois de septembre, Marcel Weinum parvient à constituer autour de lui un réseau de résistance. Ils seront bientôt 25 qui, à l’exception du séminariste Charles Lebold, son frère de lait, sont âgés de 14 à 16 ans. Le réseau prend le nom de La Main Noire afin de combattre la mainmise allemande sur l’Alsace par des graffitis, des tracts, des écrits et des actes de sabotage. Des grenades, dérobées au Fort Hoche, sont lancées contre les vitrines de magasins arborant des emblèmes nazis.

Le 8 mai 1941, Marcel Weinum et Albert Uhlrich se préparent à utiliser leurs grenades contre des vitrines lorsqu’ils aperçoivent en stationnement la voiture du Gauleiter Robert Wagner, attablé au restaurant de la Marne. à travers le pare-brise, ils lancent deux grenades à main dans la voiture et prennent la fuite.

Le 20 mai 1941, Marcel Weinum et son camarade Ceslav Sieradzki partent à bicyclette pour contacter en Suisse le consulat britannique. Interpellé par des douaniers, Marcel Weinum blesse par balle l’un d’eux et, avec Sieradzki, peut s’échapper. Alertées, les autorités parviennent à arrêter les deux fuyards près de la frontière. Il sont transférés à la prison de Mulhouse et soumis à des interrogatoires. Du fait de la trahison d’un codétenu à qui Sieradzki a fait des confidences, vingt-six jeunes gens sont appréhendés au mois de juillet 1941.

Dix comparaissent du 27 au 31 mars 1942 devant le Tribunal spécial de Strasbourg. Weinum est défendu par Me Eber et Albert Uhlrich par Me Léon Rapp. Au procès, Weinum prend sur lui toute la responsabilité des actes de la Main Noire. Malgré une pathétique plaidoirie des deux avocats, il est condamné à mort. Invité à déclarer ce qu’il pense de la sentence, il affirme : « Je suis fier de donner ma vie pour la France. »

Le 13 avril 1942, en prison à Stuttgart, il lui est signifié que son recours en grâce a été rejeté. Il est décapité le lendemain à l’aube et sa dépouille inhumée au cimetière de Cannstatt. Elle sera transférée en 1949 au cimetière du Polygone, à Strasbourg-Neuhof.

Marcel Weinum a été nommé, à titre posthume, sous-lieutenant des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), chevalier de la Légion d’honneur, médaille de la Résistance avec rosette et croix de guerre.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Marcel Weinum et la Main Noire