(701 – 762)
Li Po naquit en 701 dans la maison d’un riche marchand établi près de l’actuelle Tokmak, au nord-ouest du lac Issyk-Kul. La redoutable impératrice Wu Zetian, à près de 80 ans, tenait encore les rênes du pouvoir. Cette même année, elle ordonnait l’exécution de ses propres petits-enfants Li Zhongrun et Li Xianhui.
Li Po allait avoir cinq ans lorsque sa famille s’installa au Sichuan. Entre cinq et quinze ans il semble n’avoir eu d’autre précepteur que son père. Il acquiert sous sa direction une vaste culture littéraire. Il s’exerce également aux arts martiaux.
Li Po trouve sa première inspiration sur les chemins des montagnes de Shu où il aime à se retirer pour lire et rêver. Au printemps de l’année 720, il visite Chengdu dont il laisse une vision charmante (Monté au pavillon Sanhua à Jincheng). La lune aperçue du sommet du Mont Emei lui inspire plusieurs poèmes et son image reste à jamais gravée dans sa mémoire. Toute sa vie Li Po gardera la nostalgie de son cher Sichuan.
En 725, Li Po part pour un long périple qui le mène à Xiangyang, au lac Dongting, au Mont Lu (Regardant les cascades des monts Lu, Regardant le pic des Cinq Vieillards dans les monts Lu), à Jinling et à Yangzhou.
En 727, Li Po épouse la petite fille d’un ancien ministre. Il en a deux enfants qu’il évoque tendrement dans un de ses poèmes.
Durant une dizaine d’années, Li Po continue de voyager beaucoup. À l’âge de trente ans il se rend pour la première fois à Chang’an, capitale impériale de la dynastie des Tang. Après la mort de sa femme, en 742, il fait l’ascension du Mont Tai.
De 742 à 744, Li Po s’établit à Chang’an. Présenté à l’Empereur Xuanzong (712-756), Li Po entre à l’Académie Hanlin. Ses aspirations politiques sont toutefois contrariées par de puissants ennemis parmi lesquels l’eunuque Gao. L’humiliation infligée par Li Po à ce dernier en présence de l’Empereur et de la concubine Yang est fameuse : Li Po invitant Gao Lishi à le déchausser, celui-ci ne peut que s’exécuter devant l’Empereur amusé.
Quelques temps après, Li Po quitte la capitale.
A Luoyang, Li Po fait la connaissance du poète Du Fu (712-770) avec qui il se lie d’amitié. Cette même année, il se remarie.
De 744 à 754, Li Po reprend ses pérégrinations à travers la Chine. Les poèmes de cette période témoignent aussi bien de son amour de la nature que de son attention au travail des hommes : « Le feu des fourneaux illumine le ciel et la terre / De rouges étincelles troublent une fumée mauve / Les visages rougis brillent au clair de lune / Des chants ébranlent la rivière gelée »
À ces Chants de Quipu répondent d’autres poèmes comme Assis seul devant le mont Jingting où, la vision de Li Po s’élève à une sorte d’extase.
En 755 éclate la rébellion armée de An Lushan qui précipite l’Empire dans le chaos (À l’ouest gravissant la montagne aux fleurs de Lotus). Compromis par sa fidélité au Prince Yang, Li Po est emprisonné, condamné à mort puis grâcié et exilé : « Sur la route de l’exil qui me conduit à Changsha / Je regarde vers l’ouest du côté de Chang’an cherchant en vain des yeux ma maison. »
Amnistié, Li Po meurt en 762 sur le chemin du retour.
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN