Nicolas Chrypfs, dit NICOLAS DE CUES

1202

(1401 – 1464)

 

Nicolas de Cues (1401-1464) est l’un des précurseurs de la philosophie moderne. Il est à la charnière entre la plus haute mystique eckhartienne et la pensée de la Renaissance. Il recueille les textes de Maître Eckhart alors mis à l’index et les sauve de l’oubli. En même temps et avec une déconcertante aisance, il est prince-évêque de Brixen (aujourd’hui Bressanone dans le Tyrol italien) et l’une des autorités les plus respectées de l’Église.

De plus en plus reconnu comme un philosophe majeur de l’Occident, il est redécouvert ces dernières années comme théologien de très haute volée et comme mystique à bien des égards proche de la pensée orientale. Célèbre pour son traité de la Docte ignorance, c’est lui qui a su le mieux en Occident rendre compte de la coïncidence des opposés et développer une théologie de l’icône.

Nicolas Chrypfs est né à Cues, sur les bords de la Moselle, en 1401. Ses parents possèdent des vignobles et une petite flotte fluviale.

À Heidelberg, le jeune homme étudie les « arts libéraux », puis, en 1417, s’inscrit à l’université de Padoue pour des études de droit canon. Il s’établit comme avocat, à Cologne et donne des cours de droit à l’université.

Le concile de Bâle (1431-1437) représente un tournant dans la vie de Nicolas de Cues. C’est pour lui l’occasion de mettre en œuvre tant ses compétences de juriste que ses convictions de théologien. Le nouveau pape Eugène IV lui confie de nombreuses missions.

Il fait partie en 1437 de la délégation à Constantinople chargée d’accompagner l’empereur byzantin au Concile de Florence. Sur le bateau, Nicolas de Cues, par une sorte d’illumination, découvre la coïncidence des opposés.

L’année suivante, il consacre à cette découverte un écrit essentiel, De docta ignorantia (1440), qui ouvre la voie à de nombreux textes théologiques. Dans le même temps, il développe dans le domaine mathématique une ambitieuse réflexion. Créé en 1448 cardinal titulaire de la basilique Saint-Pierre-aux-Liens, il est promu à l’évêché de Brixen, au Tyrol, et élevé à la dignité de prince impérial.

Appelé à Ancône où le pape prépare une croisade contre les Turcs, Nicolas de Cues mourra en chemin, à Todi, en 1464.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

La Filiation de Dieu