Eugène DELACROIX

(1798-1863)

Eugène Delacroix est né en 1798. Il passe son enfance à Marseille puis à Bordeaux. Son père meurt en 1805, sa mère en 1814. Sa jeunesse sera très pauvre. Guidé par son oncle, le peintre Henri Riesener, il entre à l’École des Beaux-Arts en 1816.

En 1822, il expose pour la première fois au Salon (La Barque de Dante) et commence son Journal qu’il interrompt en 1824. Il rencontre en Angleterre le peintre Thomas Lawrence en 1825.

En 1831, il expose au Salon La Liberté guidant le peuple. En 1832, il accompagne le comte de Mornay dans une ambassade au Maroc où il prend de nombreux croquis. En 1839 il est chargé de décorer la Bibliothèque du Palais du Luxembourg (Sénat).

En 1842, premier de trois séjours à Nohant, chez George Sand et Frédéric Chopin, dont il aime passionnément la musique. En 1844, il loue une maison à Champrosay, près de Fontainebleau, où il se rendra désormais chaque année. En 1847, il reprend son Journal qu’il tiendra jusqu’à sa mort.

En 1849, il reçoit la commande de la chapelle des Saints-Anges dans l’église Saint-Sulpice. En 1857, après sept échecs, il est enfin élu à l’Institut. Il s’installe 6, rue de Furstenberg, au Quartier Latin, où il meurt en 1863.

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Ainsi parlait Eugène Delacroix

Paul LABORDE

Paul Laborde est né en 1986 à Paris. Après des études de littérature et de philosophie à la Sorbonne, il est entré dans l’enseignement. Il est actuellement enseignant-chercheur dans une école de design.

Il a publié en 2013 chez Cheyne un premier livre de poésie, Sables, puis l’année suivante, aux éditions Trames, Un rempart, avec une lithographie originale de Farhad Ostovani.

En 2015, il crée la revue Conséquence qui met en question la relation entre l’écriture et la vie, d’abord sous l’angle de la philosophie, puis, dans les numéros suivants sous l’angle de la poésie. Parmi les auteurs publiés par la revue, on citera Alain Badiou, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, André du Bouchet, Cédric Demangeot, Bernard Noël, Esther Tellermann.

Deux livres paraissent en 2016 : chez Cheyne, Olympe, l’ignorée et chez fissile, Puisqu’une solitude ici désemparée.

À partir de 2017, la fréquentation des philosophies non-duelles, de Maître Eckhart à l’Advaita Vedānta, apportent une nouvelle ouverture à son travail.

Il est membre de de la Société psychédélique française, fondée en 2017 par un collectif d’universitaires, de médecins et de jeunes activistes.

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Le mot de pauvreté

James Joyce

(1882-1941)

James Joyce est né en 1882 dans une famille catholique de la banlieue de Dublin. Il est l’aîné de dix enfants survivants. Joyce, comme son père, revendiquera l’appartenance à l’ancien clan irlandais de Galway.

Il suit une éducation chez les jésuites. Le 16 juin 1904, il fait la connaissance de Nora Barnacle, jeune femme originaire du Connemara, Comté de Galway, qui travaille comme femme de chambre. Cette date situera l’action de son roman Ulysse (le Bloomsday).

Joyce reste un certain temps à Dublin, buvant énormément. Joyce et Nora s’imposent un exil volontaire, à Zurich puis à Trieste où il enseignera l’anglais. Avec ses deux enfants (Giorgio, 1905, et Lucia, 1907), il parlera l’italien. Il ne retournera en Irlande que pour de très courts séjours.

Il passe une grande partie de la guerre à Zurich, survivant grâce à l’enseignement et l’aide de Pound, Yeats et Wells. En 1914 paraît Gens de Dublin, suivi en 1916 du Portrait de l’artiste en jeune homme. La famille s’installe Paris en 1920 où elle demeurera. Sa fille Lucia est atteinte de schizophrénie.

Sylvia Beach publie l’original d’Ulysse à Paris en 1922. A partir de 1923 il rédige et publie en revue des extraits de son Work in Progress qui deviendra Finnegans Wake (1939). Il meurt à Zurich en 1941.

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Ainsi parlait James Joyce

Alain Roussel

(1948)

Alain Roussel est né à Boulogne-sur-Mer en 1948. Il habite près de Rennes.

Très tôt il s’est intéressé aux traditions spirituelles les plus diverses, de la mystique chrétienne à l’illuminisme, du soufisme aux philosophies orientales.

Il découvre la poésie, vers l’âge de 17 ans, devenant au fil du temps un lecteur insatiable de Rimbaud, Baudelaire et Lautréamont, des écrivains du surréalisme et du Grand Jeu, de Juarroz, Munier et Bonnefoy.

Doué d’une écriture virtuose et d’une immense culture, Alain Roussel est l’auteur de plus de 30 ouvrages de genres et de styles très variés, où l’héritage surréaliste se mêle à l’esprit de la beat generation.

Alain Roussel a écrit de nombreuses proses poétiques d’une écriture dense et serrée où il s’efforce de suggérer la présence, l’absence, l’attente. Citons-en pour exemple Un soupçon de présence (2015).

Il est également l’auteur de récits et divagations où se donnent libre cours une imagination et une verve débridées. On citera ici l’extravagant Labyrinthe du Singe (2014).

Passionné par la linguistique et la cabale phonétique, Alain Roussel a publié en 2019 aux excellentes éditions Maurice Nadeau un essai aussi brillant qu’original intitulé La Vie secrète des mots et des choses.

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Le texte impossible suivi de Le vent effacera mes traces

François-René de Chateaubriand

(1768-1848)

Chateaubriand est né en 1768 à Saint-Malo. La famille s’installe au château de Combourg en 1777.

En avril 1791, il s’embarque pour l’Amérique où il séjourne huit mois. De retour en France, il se marie et émigre pour rejoindre les troupes royalistes. Blessé au siège de Thionville, il gagne l’Angleterre où il restera de 1793 à 1800. En 1801 paraît Atala et en 1802 Le Génie du christianisme qui remportent un énorme succès.

Nommé secrétaire de légation, il arrive à Rome en 1803. Lorsque le duc d’Enghien est fusillé, il donne sa démission. En 1806, il dénonce le despotisme impérial. En 1812 il commence à rédiger ses mémoires. Au retour de Louis XVIII, il est nommé ministre d’État, puis pair de France, avec le titre de vicomte.

En 1817 commence avec Juliette Récamier une liaison qui durera trente ans. En 1821, il est nommé ambassadeur à Berlin puis Londres, avant d’obtenir le portefeuille des Affaires étrangères. Il tombe en disgrâce en 1824 mais est rappelé en 1828 par Charles X comme  ambassadeur auprès du Saint-Siège.

Légitimiste, il refuse le roi Louis-Philippe. En 1834, il achève les Mémoires d’outre-tombe. Il publie sa Vie de  Rancé en 1844. Il meurt en 1848 et est enterré sur l’île du Grand-Bé à Saint Malo.

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Ainsi parlait Chateaubriand

Otto FLAKE

(1880-1963)

Otto Flake (1880-1963) est l’auteur d’une œuvre considérable, publiée chez Fischer Verlag, l’un des plus grands éditeurs allemands.

Flake est né en 1880, à Metz, dans l’Alsace-Moselle annexée, d’une famille d’origine allemande. Il suit sa scolarité à Colmar, puis ses études supérieures à Strasbourg.

Avec ses amis René Schickele et Ernst Stadler, il fonde en 1902 la revue Der Stürmer qui donne une puissante impulsion à la vie culturelle de la capitale alsacienne. Il publie en 1912 son premier roman, auquel succèderont jusqu’à la fin de sa vie une centaine d’ouvrages : romans, nouvelles, essais et biographies.

Pendant la Première Guerre mondiale, Flake travaille, grâce à son bilinguisme, dans l’administration civile à Bruxelles. En 1918, il devient rédacteur d’un journal créé à Berlin par un éditeur lorrain. Il vit quelques années dans le Tyrol du Sud puis, à partir de 1928, s’installe avec sa famille à Baden-Baden, tout près de Strasbourg.

L’avènement de Hitler en 1933 le place, comme tous les intellectuels et artistes allemands, devant un grave dilemme. Déjà exilé malgré lui de sa terre natale, il choisira autant qu’il pourra une sorte d’exil intérieur dans l’Allemagne nazifiée. 

Dès la chute du régime, Flake s’engage ardemment pour la réconciliation franco-allemande. Largement reconnu outre-Rhin, il est nommé commandeur de l’ordre du Mérite de la République fédérale.

C’est en 1960 qu’il publie chez Fischer son autobiographie. Avec le talent d’un romancier et nouvelliste émérite, il y livre une chronique aussi savoureuse que précise de cette vie de bohème. Il meurt en 1963 à Baden-Baden. C’est là qu’il repose.

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Scènes d’une vie de bohème. Une jeunesse à Colmar et Strasbourg (1880-1914)

Le Bouddha

(VIe siècle av. J.-C.)

Il n’y a aucune biographie fiable du Bouddha, et sa vie est entourée de diverses légendes. Il serait né à Lumbini (aujourd’hui au Népal).

Il appartient au clan des Śākya, son nom de famille est Gautama, son prénom supposé serait Siddhārtha, « celui qui atteint le but ». Son père, selon certains historiens, était un simple hobereau, occupé au travail de la terre ; pour d’autres, il exerçait la fonction de gouverneur.

Selon la légende il découvre la réalité de la condition humaine à 29 ans, après une sortie de son palais, qui est l’occasion de quatre rencontres : avec la vieillesse, la maladie, la mort et un ascète-mendiant.

Il s’essaie durant six ans à des mortifications, qui le mènent au bord de la mort. C’est en suivant une « voie moyenne », celle de la méditation (dhyāna), qu’il parvient à l’Éveil (bodhi), à 35 ans.

Devenu un Éveillé (buddha), le sage des Śākya (Śākyamuni) se décide à enseigner sa Voie au monde. Son premier discours sera le « sermon de Bénarès », 525 ans avant notre ère. Il parcourra l’Inde du nord et du centre jusqu’à sa mort (parinirvāṇa), survenue à 80 ans.

Redoutant toute forme de pouvoir religieux, il refusera de désigner un « successeur ». Son enseignement, d’abord transmis oralement, sera figé par écrit au Ier siècle avant notre ère.

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Ainsi parlait le Bouddha

Edmond JALOUX

(1878-1949)

Edmond Jaloux est né à Marseille en 1878. Il fonde à 18 ans la Revue méditerranéenne, avant de collaborer à La Revue hebdomadaire, à Candide et aux Nouvelles Littéraires.

Il est chargé de mission littéraire en Suisse par le gouvernement français, Edmond Jaloux doit s’installer à Lausanne, puis sur les bords du lac Léman où il devait demeurer une grande partie de sa vie.

Critique littéraire renommé, il fait découvrir en France les littératures étrangères modernes et contemporaines, et en particulier Rainer Maria Rilke. Ses nombreux articles seront recueillis en 1922 dans les sept volumes de L’Esprit des livres.

Il est également l’auteur de plusieurs essais : Figures étrangères (1925, Rainer Maria Rilke (1927), La Vie de Goethe (1933) et une Introduction à l’histoire de la littérature française en deux volumes (1946-1948).

Il a publié enfin près de vingt romans, de Les Sangsues (1901) à Le vent souffle sur les flammes (1942).

Dans un article de 1931, Stefan Zweig salue également son œuvre romanesque : « Pas plus que l’aquarelle ne saurait s’adapter aux amples dimensions de la fresque, son art délicat ne saurait entrer dans le cadre épique d’une saga en plusieurs volumes. Il trace un décor étroit, mais il le remplit tout entier. »

Élu à l’Académie française en 1936, Edmond Jaloux est mort en 1949.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

La Dernière Amitié de Rainer Maria Rilke

George William RUSSELL, dit Æ

Autoportrait

George William Russell est né en 1867 dans le comté d’Armagh, en Irlande. Il fait ses études à Dublin où il noue avec William Butler Yeats une durable amitié. Il travaille de nombreuses années pour la Irish Agricultural Organisation où il développe avec succès des sociétés de crédit et banques coopératives.

Il en dirige également le journal, puis The Irish Statesman avec lequel il est fusionné. De conviction indépendantiste mais hostile à toute violence, il est délégué à la Convention irlandaise, de 1917 pour résoudre la « question irlandaise ».

Dès 1894, il publie un livre de poèmes. Il rencontre en 1902 James Joyce pour qui il devient un personnage de son fameux Ulysse.

Peintre visionnaire, Russell écrit aussi bien sur la politique et l’économie que sur la théosophie et les arts. Il utilise le pseudonyme de Æ, abréviation d’Æon, symbolisant la quête qui dure toute la vie de l’homme.

Sa maison devient un foyer du renouveau économique et artistique de l’Irlande. Sa gentillesse et sa générosité font de lui « le père de trois générations d’écrivains irlandais ».

Déçu par l’indépendance, il déménage en Angleterre à la mort de sa femme. Lorsqu’il meurt en 1935, son corps est rapatrié pour des funérailles officielles auxquelles assiste le héros fondateur de l’Irlande, Éamon de Valera.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

Les Aurores boréales

Patrizia Valduga

Patrizia Valduga est née en 1953 à Castelfranco Veneto, dans la Province de Trévise. Au cours de ses études littéraires à l’université Ca’ Foscari de Venise, elle découvre la littérature française, notamment Mallarmé.

En 1981, elle rencontre Giovanni Raboni, avec qui elle vivra jusqu’à la mort du poète en 2004.

Pour son premier recueil, Medicamenta, publié en 1982 chez Guanda, elle reçoit le Prix Viareggio de la première œuvre. En 1991, elle publie chez Mondadori sa traduction des poésies de Mallarmé. De nombreuses traductions d’auteurs français suivront : Valéry, Molière, Racine, Ronsard.

En 1992 paraît dans une édition privée un Requiem pour la mort de son père. Tous les ans, à partir du 2 décembre 1992, elle écrira une nouvelle strophe. L’édition définitive de Requiem paraîtra en 2002 chez Einaudi.

Elle publie en 1997 chez Einaudi ses Cento quartine e altre storie d’amore dont l’inspiration érotique se prolon-gera dans de nombreux textes : Erodiade, Fedra, La Tentazione et Lezioni d’amore. Ces textes seront rassemblés en 2018 chez Einaudi sous le titre Poesie erotiche. 

Huit ans après la mort de Raboni, en 2012, elle publie Il libro delle laudi (Einaudi). Suivent sept années de silence. Ce n’est qu’en 2019 que paraît un nouveau livre, Belluno – Andantino e grande fuga, qui fait sentir à nouveau la douloureuse absence de Raboni.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

Le Livre des Laudes suivi de Requiem