François-René de Chateaubriand

(1768-1848)

Chateaubriand est né en 1768 à Saint-Malo. La famille s’installe au château de Combourg en 1777.

En avril 1791, il s’embarque pour l’Amérique où il séjourne huit mois. De retour en France, il se marie et émigre pour rejoindre les troupes royalistes. Blessé au siège de Thionville, il gagne l’Angleterre où il restera de 1793 à 1800. En 1801 paraît Atala et en 1802 Le Génie du christianisme qui remportent un énorme succès.

Nommé secrétaire de légation, il arrive à Rome en 1803. Lorsque le duc d’Enghien est fusillé, il donne sa démission. En 1806, il dénonce le despotisme impérial. En 1812 il commence à rédiger ses mémoires. Au retour de Louis XVIII, il est nommé ministre d’État, puis pair de France, avec le titre de vicomte.

En 1817 commence avec Juliette Récamier une liaison qui durera trente ans. En 1821, il est nommé ambassadeur à Berlin puis Londres, avant d’obtenir le portefeuille des Affaires étrangères. Il tombe en disgrâce en 1824 mais est rappelé en 1828 par Charles X comme  ambassadeur auprès du Saint-Siège.

Légitimiste, il refuse le roi Louis-Philippe. En 1834, il achève les Mémoires d’outre-tombe. Il publie sa Vie de  Rancé en 1844. Il meurt en 1848 et est enterré sur l’île du Grand-Bé à Saint Malo.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Ainsi parlait Chateaubriand

Otto FLAKE

(1880-1963)

Otto Flake (1880-1963) est l’auteur d’une œuvre considérable, publiée chez Fischer Verlag, l’un des plus grands éditeurs allemands.

Flake est né en 1880, à Metz, dans l’Alsace-Moselle annexée, d’une famille d’origine allemande. Il suit sa scolarité à Colmar, puis ses études supérieures à Strasbourg.

Avec ses amis René Schickele et Ernst Stadler, il fonde en 1902 la revue Der Stürmer qui donne une puissante impulsion à la vie culturelle de la capitale alsacienne. Il publie en 1912 son premier roman, auquel succèderont jusqu’à la fin de sa vie une centaine d’ouvrages : romans, nouvelles, essais et biographies.

Pendant la Première Guerre mondiale, Flake travaille, grâce à son bilinguisme, dans l’administration civile à Bruxelles. En 1918, il devient rédacteur d’un journal créé à Berlin par un éditeur lorrain. Il vit quelques années dans le Tyrol du Sud puis, à partir de 1928, s’installe avec sa famille à Baden-Baden, tout près de Strasbourg.

L’avènement de Hitler en 1933 le place, comme tous les intellectuels et artistes allemands, devant un grave dilemme. Déjà exilé malgré lui de sa terre natale, il choisira autant qu’il pourra une sorte d’exil intérieur dans l’Allemagne nazifiée. 

Dès la chute du régime, Flake s’engage ardemment pour la réconciliation franco-allemande. Largement reconnu outre-Rhin, il est nommé commandeur de l’ordre du Mérite de la République fédérale.

C’est en 1960 qu’il publie chez Fischer son autobiographie. Avec le talent d’un romancier et nouvelliste émérite, il y livre une chronique aussi savoureuse que précise de cette vie de bohème. Il meurt en 1963 à Baden-Baden. C’est là qu’il repose.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Scènes d’une vie de bohème. Une jeunesse à Colmar et Strasbourg (1880-1914)

Le Bouddha

(VIe siècle av. J.-C.)

Il n’y a aucune biographie fiable du Bouddha, et sa vie est entourée de diverses légendes. Il serait né à Lumbini (aujourd’hui au Népal).

Il appartient au clan des Śākya, son nom de famille est Gautama, son prénom supposé serait Siddhārtha, « celui qui atteint le but ». Son père, selon certains historiens, était un simple hobereau, occupé au travail de la terre ; pour d’autres, il exerçait la fonction de gouverneur.

Selon la légende il découvre la réalité de la condition humaine à 29 ans, après une sortie de son palais, qui est l’occasion de quatre rencontres : avec la vieillesse, la maladie, la mort et un ascète-mendiant.

Il s’essaie durant six ans à des mortifications, qui le mènent au bord de la mort. C’est en suivant une « voie moyenne », celle de la méditation (dhyāna), qu’il parvient à l’Éveil (bodhi), à 35 ans.

Devenu un Éveillé (buddha), le sage des Śākya (Śākyamuni) se décide à enseigner sa Voie au monde. Son premier discours sera le « sermon de Bénarès », 525 ans avant notre ère. Il parcourra l’Inde du nord et du centre jusqu’à sa mort (parinirvāṇa), survenue à 80 ans.

Redoutant toute forme de pouvoir religieux, il refusera de désigner un « successeur ». Son enseignement, d’abord transmis oralement, sera figé par écrit au Ier siècle avant notre ère.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Ainsi parlait le Bouddha

Edmond JALOUX

(1878-1949)

Edmond Jaloux est né à Marseille en 1878. Il fonde à 18 ans la Revue méditerranéenne, avant de collaborer à La Revue hebdomadaire, à Candide et aux Nouvelles Littéraires.

Il est chargé de mission littéraire en Suisse par le gouvernement français, Edmond Jaloux doit s’installer à Lausanne, puis sur les bords du lac Léman où il devait demeurer une grande partie de sa vie.

Critique littéraire renommé, il fait découvrir en France les littératures étrangères modernes et contemporaines, et en particulier Rainer Maria Rilke. Ses nombreux articles seront recueillis en 1922 dans les sept volumes de L’Esprit des livres.

Il est également l’auteur de plusieurs essais : Figures étrangères (1925, Rainer Maria Rilke (1927), La Vie de Goethe (1933) et une Introduction à l’histoire de la littérature française en deux volumes (1946-1948).

Il a publié enfin près de vingt romans, de Les Sangsues (1901) à Le vent souffle sur les flammes (1942).

Dans un article de 1931, Stefan Zweig salue également son œuvre romanesque : « Pas plus que l’aquarelle ne saurait s’adapter aux amples dimensions de la fresque, son art délicat ne saurait entrer dans le cadre épique d’une saga en plusieurs volumes. Il trace un décor étroit, mais il le remplit tout entier. »

Élu à l’Académie française en 1936, Edmond Jaloux est mort en 1949.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

La Dernière Amitié de Rainer Maria Rilke

George William RUSSELL, dit Æ

Autoportrait

George William Russell est né en 1867 dans le comté d’Armagh, en Irlande. Il fait ses études à Dublin où il noue avec William Butler Yeats une durable amitié. Il travaille de nombreuses années pour la Irish Agricultural Organisation où il développe avec succès des sociétés de crédit et banques coopératives.

Il en dirige également le journal, puis The Irish Statesman avec lequel il est fusionné. De conviction indépendantiste mais hostile à toute violence, il est délégué à la Convention irlandaise, de 1917 pour résoudre la « question irlandaise ».

Dès 1894, il publie un livre de poèmes. Il rencontre en 1902 James Joyce pour qui il devient un personnage de son fameux Ulysse.

Peintre visionnaire, Russell écrit aussi bien sur la politique et l’économie que sur la théosophie et les arts. Il utilise le pseudonyme de Æ, abréviation d’Æon, symbolisant la quête qui dure toute la vie de l’homme.

Sa maison devient un foyer du renouveau économique et artistique de l’Irlande. Sa gentillesse et sa générosité font de lui « le père de trois générations d’écrivains irlandais ».

Déçu par l’indépendance, il déménage en Angleterre à la mort de sa femme. Lorsqu’il meurt en 1935, son corps est rapatrié pour des funérailles officielles auxquelles assiste le héros fondateur de l’Irlande, Éamon de Valera.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

Les Aurores boréales

Patrizia Valduga

Patrizia Valduga est née en 1953 à Castelfranco Veneto, dans la Province de Trévise. Au cours de ses études littéraires à l’université Ca’ Foscari de Venise, elle découvre la littérature française, notamment Mallarmé.

En 1981, elle rencontre Giovanni Raboni, avec qui elle vivra jusqu’à la mort du poète en 2004.

Pour son premier recueil, Medicamenta, publié en 1982 chez Guanda, elle reçoit le Prix Viareggio de la première œuvre. En 1991, elle publie chez Mondadori sa traduction des poésies de Mallarmé. De nombreuses traductions d’auteurs français suivront : Valéry, Molière, Racine, Ronsard.

En 1992 paraît dans une édition privée un Requiem pour la mort de son père. Tous les ans, à partir du 2 décembre 1992, elle écrira une nouvelle strophe. L’édition définitive de Requiem paraîtra en 2002 chez Einaudi.

Elle publie en 1997 chez Einaudi ses Cento quartine e altre storie d’amore dont l’inspiration érotique se prolon-gera dans de nombreux textes : Erodiade, Fedra, La Tentazione et Lezioni d’amore. Ces textes seront rassemblés en 2018 chez Einaudi sous le titre Poesie erotiche. 

Huit ans après la mort de Raboni, en 2012, elle publie Il libro delle laudi (Einaudi). Suivent sept années de silence. Ce n’est qu’en 2019 que paraît un nouveau livre, Belluno – Andantino e grande fuga, qui fait sentir à nouveau la douloureuse absence de Raboni.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

Le Livre des Laudes suivi de Requiem

Marie de la Tour et Taxis

(1885-1934)

Marie, fille du prince Egon zu Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst, est née en 1855 à Venise. Dotée d’une vaste culture, elle parle couramment six langues, dont le français.

Elle épouse en 1876 le prince Alexandre de la Tour et Taxis de la branche de Bohême de la famille de la Tour et Taxis. Trois enfants naîtront de cette union.

Très tôt Marie de la Tour et Taxis commence à tenir un salon à Paris que fréquentent la Duse, Nijinski, Rudolf Kassner ou Anna de Noailles. C’est à la demande de cette dernière que la princesse écrit à Rilke le 10 décembre 1909 pour l’inviter à l’Hôtel Liverpool. Trois jours plus tard, les deux femmes font la connaissance du poète.

La princesse restera jusqu’à sa mort sa fidèle amie et mécène. Le 20 avril 1910, elle le reçoit pour la première fois dans son vaste château de Duino. La même année elle le reçoit dans sa résidence de Lautschin, en Bohême.

Le poète séjournera plusieurs fois à Duino, où lui vient en 1912 la première inspiration des Élégies. Entre le 6 et le 9 juin 1922, dans sa tour de Muzot, Rilke lit à la princesse les Élégies de Duino et les Sonnets à Orphée.

Au moment de la mort du poète, Marie de la Tour et Taxis est à Rome. Dans les années qui suivent, elle rédige en français ses souvenirs de Rilke, qui paraissent en traduction allemande en 1933.

Elle meurt en 1934, à Lautschin, sans voir paraître le texte original de son livre chez Émile-Paul, en 1936, par les soins de Maurice Betz.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Souvenirs sur Rainer Maria Rilke

Bède le Vénérable

(735-804)

On sait peu de choses de la vie de Bède le Vénérable. Il serait né vers 672 au nord-est de l’Angleterre, sur les terres du double monastère de Wearmouth-Jarrow.

Wearmouth a été fondé en 674 par Benoit Biscop et Jarrow par le même Biscop en 681.  L’ensemble, défini comme « un seul monastère en deux lieux », deviendra l’un des centres culturels les plus importants du pays.

À 7 ans, Bède est confié à Biscop comme oblat. Du fait de ses qualités intellectuelles exceptionnelles, il est ordonné diacre dès ses 19 ans. À 30 ans il est ordonné prêtre.

Il passe le reste de sa vie au monastère où il se consacre à l’étude et devient l’un des plus grands érudits du haut Moyen Âge. Bède connaît le latin et le grec, il lit Aristote et Hippocrate comme Cicéron et Sénèque, Virgile comme Ovide.

Avant tout, exégète et historien, il maîtrise à peu près toute la science de son époque (orthographe, métrique, cosmologie…). Son œuvre est considérable par son étendue, sa diversité et sa maîtrise : commentaires exégétiques, traités éducatifs, œuvres scientifiques, études historiques. En ce domaine, son chef-d’œuvre est l’Histoire ecclésiastique du peuple anglais, rédigé en latin, qui lui vaut le titre de « Père de l’histoire d’Angleterre ».

Il meurt en 735. C’est en 1899 qu’il a été canonisé en 1899 et nommé docteur de l’Église par le pape Léon XIII.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Le Psaume des psaumes

Clotilde Marghieri

(1897-1981)

Clotilde Marghieri est née à Naples en 1897. Elle suit ses études secondaires dans un pensionnat situé dans une des plus belles villas médicéennes de Florence puis revient vivre à Naples. Elle étudie le latin et le russe et lit tous les auteurs français qu’elle trouve : « Pendant mes 25 premières années, écrit-elle, je n’ai lu que des auteurs français. »

En 1920, elle se marie avec l’avocat Gino Marghieri. Dans le salon de son beau-père, sénateur du royaume, elle fréquente toute l’intelligentsia antifasciste.

Elle fait à Capri la connaissance de l’écrivaine féministe Sibilla Aleramo, dont le livre Una donna a eu en Italie un vaste retentissement. Le même été, elle rencontre également la grande et scandaleuse Eleonora Duse.

Bien que toujours mariée, elle décide, en 1933 de quitter Naples pour vivre dans la villa de son père au  flanc du Vésuve. Elle y reçoit nombre d’amis italiens et étrangers, venus souvent sur la recommandation de son ami lituano-américain le fameux historien de l’art Bernard Berenson.

Elle publie des récits et des nouvelles dans différents magazines et se fait critique littéraire pour Il Mattino de Naples, puis d’autres grands journaux.

Pour s’occuper de ses enfants, elle s’installe à Rome en 1939. Ce n’est qu’en 1960 qu’elle publie son premier livre, Vita in villa (L’Île du Vésuve), que suivent en 1963 Le educande (Les Collégiennes) et en 1970 Il segno sul braccio (Le signe sur le bras).

Elle reçoit en 1974 le prix Viareggio pour Amati enigmi (Énigmes aimées).

En 1981 paraît sa vaste correspondance croisée avec Berenson. Elle meurt à Rome la même année.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

L’Île du Vésuve

Thérèse Lemoine, dite Thérèse de Jésus

(1925-1976)

Née en 1925, Thérèse Lemoine est entrée en 1947 au carmel de Lisieux. Par l’entremise de sa prieure, elle entre en 1959 en correspondance avec Le Saux, qui lui confie son projet d’un ashram de Shantivanam féminin.

Elle écrit à Jean XXIII en 1962 pour demander la permission de fonder en Inde un ermitage, permission qui lui est refusée. Mais en 1965, elle obtient son transfert au carmel de Pondichéry et s’embarque pour l’Inde.

En 1967, elle quitte Pondichéry et retrouve Le Saux. Elle ne vit plus que dans l’espoir d’être autorisée à devenir elle aussi ermite, autorisation qu’elle obtient en 1971.

Après la mort de Le Saux en 1973, elle poursuit son expérience. En 1976, le renouvellement de son visa lui est refusé. Thérèse disparaît en septembre 1976 sans laisser de trace, noyée ou assassinée.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Le Swami et la Carmélite. I – L’appel de l’Inde