Robert de Billy

1869-1953

Robert de Billy est né en 1869 à Paris. Son père est conseiller référendaire à la Cour des comptes. Il reçoit une stricte éducation protestante et fait ses études au lycée Saint-Louis. C’est en 1890, à Orléans, qu’il rencontre Proust : il est alors au 30e régiment d’artillerie et Proust au 76e régiment d’infanterie. Tous deux se retrouvent à l’École libre des sciences politiques.

Billy présente à Proust son ami Edgar Auber, un jeune Genevois protestant, qui les fait admettre au salon de Mme Straus. En 1895, Billy épouse Jeanne Mirabaud, fille du régent de la Banque de France.

Entre 1896 et 1899, Billy est en poste à Londres. En 1898, il offre à Proust un exemplaire d’un livre de Ruskin qui exercera une influence déterminante sur l’écrivain. En 1901 et 1902, il visite avec Proust et quelques amis, dont Emmanuel Bibesco, les églises et cathédrales de Normandie et des environs de Paris.

En 1906, Billy est nommé secrétaire de la délégation française à la conférence d’Algésiras en 1906. Après un poste au Maroc, il devient premier secrétaire d’ambas-sade à Rome. En l’absence de l’ambassadeur, c’est lui qui reçoit Mussolini lors du retournement de celui-ci par la France en 1914. Succédant à Claudel, il est ambassadeur au Japon de 1927 à 1929.

Robert de Billy meurt à Paris en 1953.

LIVRES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

« Mon cher Robert » Correspondances et conversations avec Marcel Proust

André Gide

(1869-1951)

André Gide est né en 1869 à Paris, premier et unique enfant de Paul Gide, professeur de droit, qui meurt de la tuberculose en 1880. Il se retrouve seul avec une mère très rigoriste.

Après son baccalauréat, il décide d’arrêter ses études pour écrire. Marqué par Amiel, il publie en 1891 les Cahiers d’André Walter. La même année, il rencontre Mallarmé., dont il devient un familier, et Oscar Wilde. En 1895, il part pour Alger où il retrouve Wilde et lord Alfred Douglas.

La même année sa mère meurt et il se marie avec sa cousine Madeleine. Les Nourritures terrestres paraissent en 1897, L’Immoraliste en 1902. Lecture de Stendhal et de Montaigne.

En 1907, il cofonde la NRF. En 1923 naissance de Catherine, fille de la Petite Dame, qu’il reconnaîtra après la mort de son épouse.

Il part pour le Congo en 1925, chargé d’une enquête sur les concessions coloniales. Il se rapproche des communistes en 1930.

En 1936, Retour de l’U.R.S.S., qui marque sa rupture avec le communisme. En 1941, il rompt avec la NRF, trop liée à la collaboration, et part pour la Tunisie, puis Alger où il rencontre de Gaulle.

Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1947. En 1949, il met un point final à son Journal. Il meurt en 1951 d’une congestion pulmonaire.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Ainsi parlait André Gide

Giuseppe Conte

Giuseppe Conte est né à Imperia en 1945 d’une mère ligure et d’un père sicilien. Il suit ses études à Oneglia, puis s’inscrit à la faculté des lettres et de philosophie de Milan.

Il s’impose à l’attention de la critique avec deux livres de poésie : Le processus de la communication selon Sade (1975) et Le dernier avril blanc (1979). Son talent s’affirme dans le roman avec Printemps incendié (1980) et Équinoxe d’automne (1987) que suivront d’autres textes, de L’Empire et l’Enchantement (1995) à Sexe et apocalypse à Istanbul (2018).

Proche de l’avant-garde, Conte se tourne vers la redécouverte des mythes, du sacré et de la nature. En 1994, il est à l’origine de l’occupation de la basilique Santa Croce de Florence. Sur le parvis, il prononce un discours affirmant le primat éthique et spirituel et la poésie. Il reçoit des messages de soutien de Ferlinghetti, Luzi et Gao Xingjian.

En 1995-96 il contribue à l’émergence du mouvement « Mitomodernismo ». Au premier Festival de ce nom, à Alassio, il présente L’Iliade et le jazz, avec des textes d’Homère et de lui et des morceaux de Duke Ellington.

Il collabore à différents journaux comme La Stampa et Il Giornale ou revues comme Il Verri ou Nuova Corrente. Il a traduit des œuvres de Shelley, D. H. Lawrence, Blake et Whitman.

En 2006, son recueil Ferite e rifioriture (Blessures et refleurissements) remporte le prix Viareggio.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Je t’écris de Bordeaux. Blessures et refleurissements

Antoine Bibesco

(1878-1951)

Antoine Bibesco est né en 1878. Son père, le prince Alexandre Bibesco, est le dernier fils survivant de l’ultime hospodar de Valachie Georges III Bibesco. Sa mère reçoit dans son salon des peintres, comme Bonnard ou Vuillard, des écrivains comme Maeterlinck ou Loti, des musiciens comme Debussy ou Fauré.

Après des études secondaires en Angleterre et en France, il poursuit ses études universitaires à Paris en et entre dans la carrière diplomatique en 1900. Conseiller de la légation roumaine à Paris, puis à Saint-Pétersbourg, il devient premier secrétaire à Londres en 1914. Proche d’Herbert Asquith, ancien Premier ministre britannique, il épouse sa fille Elizabeth. Nombreuses demeurent les liaisons féminines de celui que la romancière Rebecca West surnommera « l’athlète du boudoir ».

En 1936, lorsque le Premier ministre roumain rappelle en l’ensemble du personnel diplomatique, il s’entremet auprès de la France et de la Grande-Bretagne pour les assurer que le royaume ne versera pas du côté du fascisme.

À partir de 1939, Bibesco vit en Roumanie. En 1945, sa femme meurt et les propriétés familiales sont confisquées par le régime communiste. Il ne retournera plus dans son pays. Il revient vivre à Paris où il meurt à en 1951.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

« Mon petit Antoine ». Correspondances et conversations avec Marcel Proust

Maurice Betz

(1898-1946)

Maurice Betz naît en 1898 à Colmar, dans une Alsace alors annexée au Reich allemand. Son père décède alors qu’il n’a que 3 ans. Il entre au lycée impérial de Colmar où l’enseignement est donné en allemand.

En 1915, Maurice Betz, accompagné de sa mère, franchit sans passeport la frontière suisse et s’installe à Neuchâtel. Il y fréquente le gymnase puis la faculté des Lettres. Il découvre les textes de Rilke. En avril 1917, il s’engage à Berne dans la Légion étrangère afin de combattre dans l’artillerie française.

Après la guerre, il entreprend des études de droit. Il sera avocat à la Cour d’Appel de Paris. Il s’installe à Paris au 1, rue Médicis, face au Jardin du Luxembourg. En 1927, quand il se mariera, il s’installera dans un manoir de campagne au bord de la Marne près de Meaux.

En 1921, il publie un recueil de poèmes, Scaferlati pour troupes, et son premier roman, Rouge et Blanc. Il publiera par la suite de nombreux romans et essais.

Son travail de traducteur est particulièrement brillant. En 1925, il traduit les Cahiers de Malte Laurids Brigge, de Rilke, dont il devient le traducteur attitré et l’ami. En 1929, il traduit La Montagne magique, de Thomas Mann, puis, en 1936, Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche.

Il meurt dans une chambre d’hôtel, à Tours en 1946.

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Conversations avec Rainer Maria Rilke

Saint-Pol-Roux

(1861-1940)

Paul Roux est né en 1861 dans la banlieue de Marseille. Bachelier en 1880, il s’engage au 141e RI qui le mène en Afrique du Nord. À son retour, il monte à Paris pour étudier le droit.

En 1885, il rencontre Villiers de L’Isle-Adam. Il fonde La Pléiade, dont sortira Le Mercure de France. À partir de 1890, il signe Saint-Pol-Roux et commence sa grande pièce La Dame à la faulx.

Au banquet en l’honneur de Gauguin, en mars 1891, il siège à la droite de Mallarmé qui l’appelle son « fils ». Entre 1893 et 1894, paraît son grand recueil en prose, Les Reposoirs de la Procession. Il quitte Paris en 1895 pour vivre à Bruxelles, dans les Ardennes, puis à Roscanvel (Finistère). En 1900 à l’Opéra-Comique est donnée la première de Louise, de Charpentier, dont il a écrit le livret.

En juin 1905, il s’installe à Camaret, dans un manoir qu’il a fait construire face à l’océan. En mars 1915, son fils aîné meurt à Verdun. En 1923, Breton lui rend visite au poète et lui dédie Clair de terre. En 1925 paraît «Hommage des surréalistes à Saint-Pol-Roux ».

Le 18 juin 1940, le poète enterre dans son jardin le manuscrit de son poème: Le Monstre de Berchtes-gaden. Le 23, un soldat allemand investit le manoir, il blesse sa fille Divine avant de la violer. Dans la nuit du 4 octobre, le manoir est pillé et ses manuscrits détruits. Très atteint, Saint-Pol-Roux meurt le 18 octobre.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Ainsi parlait Saint-Pol-Roux

Rabbi Tsaddoq haCohen de Lublin

La tombe de Rabbi Tsaddoq

(1823-1900)

Rabbi Tsaddoq est né en 1823 à Kreuzburg en Lettonie dans une famille de « Mitnagdim », c’est-à-dire d’opposants au hassidisme. Il fut initié aux meilleures études talmudiques et, marié très jeune comme c’était la coutume, son beau-père lui permit de les poursuivre intensément, sans souci matériel.

Certaines personnes lui firent croire à l’infidélité de son épouse, et pour contraindre son épouse au divorce, il entreprit un voyage destiné à récolter cent signatures auprès de rabbins renommés. Ces rencontres eurent une importance décisive pour lui. En 1843 il se rapprocha de Rabbi Mordechai Joseph Leiner, disciple dissident du Rabbi de Kotzk.

Après son divorce, il alla vivre à Lublin et se remaria. Il étudia les écrits hassidiques, les interprétations apportées par ce courant de pensée à la Cabbale – singulièrement le Zohar. Après la mort de son beau-père, sa femme dut ouvrir une boutique de vêtements usagers afin de subvenir à leurs besoins et qu’il puisse continuer à étudier et à écrire.

À la mort de sa femme, il s’installa près d’une maison d’étude qui portait son nom et qui fut détruite pendant la Choah. À l’âge de 67 ans, il épousa une femme veuve, mère d’enfants qu’elle emmena avec elle, ce qui permit alors à R. Tsaddoq de remplir le rôle de père auprès d’eux. 

Il mourut en 1900.

LIVRES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Rabbi Tsaddoq haCohen de Lublin (1823-1900) La clarté hassidique

Michel de Montaigne

(1533-1592)

En 1477, Ramon Eyquem, exportateur de vins et poissons salés achète la petite seigneurie périgourdine de Montaigne. C’est là que naît en 1533 Michel Eyquem « de Montaigne », son arrière-petit-fils.

En 1554, le jeune homme est nommé conseiller à la Cour des Aides de Périgueux en remplacement de son père devenu maire de Bordeaux, puis, en 1557, conseiller au Parlement de Bordeaux. C’est là qu’il se lie avec La Boétie (1530-1563).

Montaigne se marie en 1565. Il aura six filles, dont une seule lui survivra. En 1570, Montaigne vend sa charge de conseiller et se retire de la vie publique.

En 1577 paraît à Bordeaux la première édition des Essais. Il remet son livre à Henri III, puis part pour un voyage d’un an et demi en Italie. Il s’y trouve lorsqu’il apprend son élection comme maire de Bordeaux. Il sera désigné en 1583 pour un second mandat.

En 1584, le futur Henri IV vient passer deux jours à Montaigne, accompagné de 40 gentilshommes.

En 1588 est publié à Paris une nouvelle édition des Essais, comprenant le livre III entièrement inédit. Montaigne meurt en 1592 en son château à 59 ans.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Ainsi parlait Montaigne

Maurice Maeterlinck

(1862-1949)

Maurice Maeterlinck naît à Gand en 1862 d’une riche famille des Flandres orientales. Il entre en 1874 au prestigieux collège jésuite Sainte-Barbe, dont il gardera un souvenir exécrable, puis suit des études de droit à Gand. À Paris, il découvre Villiers de l’Isle-Adam et « la fascination pour le mystère ».

En 1889 paraissent son premier livre de poésie Serres chaudes et sa pièce La Princesse Maleine que Mirbeau encense dans Le Figaro. D’autres pièces suivent dont Pelléas et Mélisande en 1892. Il se lie en 1895 avec l’actrice Georgette Leblanc, sœur du créateur d’Arsène Lupin, mais c’est une autre actrice qu’il épousera, Renée Dahon (1919).

En 1896 paraît son premier recueil d’essais, Le Trésor des humbles, suivi en 1898 de La Sagesse et la Destinée. La Vie des abeilles paraîtra en 1901. Dès 1897, il s’est installé en France en 1897 où il ne cesse de changer d’adresse. Après Ariane et Barbe-Bleue (1907), sa pièce L’Oiseau bleu (1909) le fait connaître dans le monde entier. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1911.

Au lendemain de la guerre, il effectue aux États-Unis une tournée triomphale. En 1930 il achète à Nice le château de Castellamare qu’il rebaptise Villa Orlamonde.

Après la seconde guerre mondiale passée aux États-Unis, il retrouve sa villa en 1947. C’est là qu’il meurt en 1949.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN :

Ainsi parlait Maurice Maeterlinck

L’Habitation intérieure (préface)

Stefan Zweig

(1881-1942)

Stefan Zweig est né à Vienne en 1881. Son père, d’une famille juive de Moravie, a fait fortune comme fabricant de tissus. Avec son aîné, Alfred, Stefan reçoit une éducation laïque et libérale. À l’université de Vienne, il s’inscrit en philosophie et en littérature. Il fréquente l’avant-garde artistique, prenant pour modèles Hofmannsthal et Rilke.

En février 1901 paraît à Berlin son premier recueil, Les Cordes d’argent, suivi en 1904 d’un premier recueil de nouvelles. Muni de solides rentes, il effectue de nombreux voyages. Il rencontre ses deux « maîtres » : le Belge Verhaeren et le Français Romain Rolland. Lorsque éclate la guerre, il est affecté aux Archives de Guerre, puis part pour la Suisse où ses convictions pacifistes s’approfondissent.

La guerre terminée, ses nouvelles, son théâtre, ses biographies remportent un vif succès. En 1934, la guerre civile éclate à Vienne. Zweig part pour Londres. Lorsque le 14 mars 1938 Hitler fait son entrée à Vienne, ses biens sont saisis. En 1940, il obtient enfin sa naturalisation britannique.

 En juin 1940, il part pour les États-Unis puis le Brésil. À Rio, il écrit Le Monde d’hier. En août 1941, il s’installe à Petropolis. Le 22 février 1942 il s’empoisonne au véronal avec sa seconde femme Lotte.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

La Vie d’un poète

Ainsi parlait Stefan Zweig