« La seule vie passionnante, écrivait Virginia Woolf dans son Journal le 21 avril 1928, est la vie imaginaire. » Dans une lettre de 1932 à Hugh Walpole, elle ajoutait : « En fait, il m’arrive de penser que l’autobiographie seule est littérature. »
S’inspirant de ces réflexions, la collection Les Vies imaginaires a vu le jour en 2001 avec un magnifique texte de Valérie-Catherine Richez, récit d’une errance dans une Inde tout aussi éloignée des clichés du tourisme de masse que des itinéraires post soixante-huitards.
L’autobiographie y était tout aussi présente que l’imagination, déterminant ainsi l’espace spécifique de cette collection, aux frontières du journal intime et de la création littéraire. Où finit la mémoire , où commence la fiction ? Y a-t-il même entre l’une et l’autre une frontière ? Les identités mouvantes, incertaines, du voyage aux confins de l’Himalaya ouvraient la voie à ces vies imaginaires.
« L’imagination, notait Leopardi, est la source principale du bonheur humain.» Mais il ajoutait : « Tous les plaisirs de l’imagination et du sentiment consistent dans le souvenir. » Considérée dans son premier jaillissement, dans l’affirmation de vie qu’elle manifeste, l’écriture est bien cela, cette quête d’un bonheur fait tout à la fois de mémoire et d’imaginaire.
1-10. n° 10. Antoine BIBESCO« Mon petit Antoine ». Correspondances et conversations avec Marcel Proust – n° 9. Stefan ZWEIG La Vie d’un poète. Poèmes et écrits sur la poésie — n° 8. Alda MERINILa folle de la porte à côté, suivi d’une conversation avec Alda Merini — n° 7. Catherine de GUEBERSCHWIHRÀ l’ombre d’un tilleul. Les vies des sœurs d’Unterlinden — n° 6. Nicolas DIETERLÉJournal de Baden — n° 5. Ishikawa TAKUBOKUUn printemps à Hongo. Journal en caractères latins — n° 4. Nathan KATZLa Petite Chambre qui donnait sur la potence — n° 3. René SCHICKELENous ne voulons pas mourir — n° 2. Marie JAËLLJe suis un mauvais garçon. Journal d’une exploratrice des rythmes et des sons — n° 1. Valérie-Catherine RICHEZDes yeux de nuit.
« Hélas ! hélas, constatait le Tirésias de l’Antigone de Sophocle, est-il homme qui sache et qui se rende compte à quel point la sagesse est le premier des biens. » Et, comme en écho, le Messager déclarait : « Va, enrichis-toi, à ton gré, largement ; va, vis dans le décor des rois : si le contentement n’y trouve pas sa place, je n’en donnerais pas l’ombre d’une fumée. Rien qui vaille la joie. » Au milieu de tant de richesses et d’étalage, il est rare, aujourd’hui, le contentement, et plus encore la joie.
Créée en 2015, la collection Ainsi parlait donne à lire les « dits et maximes de vie » de ceux dont les écrits ont atteint les plus hautes possibilités de l’expérience humaine dans le domaine de l’intelligence et de la sensibilité, qu’ils soient écrivains, philosophes ou spirituels. Plus qu’aucune idéologie ou chapelle, leur « sagesse », c’est-à-dire leur vision de l’homme et du monde, acquise souvent au prix des plus terribles épreuves, est peut-être ce que nous avons de plus précieux pour nous aider en une époque de grand désarroi.
Ces grandes œuvres, qu’il faudrait plusieurs vies pour lire et qui ont même souvent, pour des raisons économiques, cessé d’être traduites en français, la collection Ainsi parlait en propose les aphorismes les plus représentatifs, avec toutes les références et, pour les textes étrangers, en édition bilingue et dans une traduction nouvelle.
11-20.n° 20. LUXUNPoèmes — n° 19. Gérard PFISTERD’une obscure présence —n° 18. SHANFARA Chant des arabes (épuisé) —n° 17. LI POParmi les nuages et les pins (épuisé) — n° 16. Lars GUSTAFSSONLe silence du monde avant Bach (épuisé) — n° 15. Kobayashi ISSASous le ciel de Shinano (épuisé) — n° 14. Charles JULIET Bribes pour un double (réédité) —n° 13. ANGELUS SILESIUSLa rose est sans pourquoi (réédité) — n° 12. Jean Hans ARP Logbuch (réédité) — n° 11. Ishikawa TAKUBOKU Ceux que l’on oublie difficilement (réédité)
Les hommes de méditation ont produit au long des siècles nombre de textes qui brillent tant par leur profondeur spirituelle que par leur beauté littéraire. Et longtemps même la littérature a consisté pour l’essentiel dans ces textes, les écrits profanes étant relégués dans une certaine marginalité.
Le XVIIe siècle français, si célèbre pour ses grandes œuvres profanes, a été tout aussi marquant pour ses écrits spirituels, mais de ces derniers que connaissons-nous aujourd’hui ? Pascal, Fénelon et Bossuet sont les seuls noms qui soient demeurés au rang des écrivains de la République, alors que les François de Sales, Bérulle ou Madame Guyon étaient plus ou moins rejetés dans l’oubli. Imaginons un Louvre dont toutes les peintures à thème religieux seraient exclues, quel vide soudain dans les galeries, quel appauvrissement !
La collection Les Carnets spirituels se propose de rendre accessible ces grands textes, issus de toutes les époques et cultures, qui se situent sur la ligne de crête entre littérature et spiritualité. Du Grain de sénevé de Maître Eckhart aux poèmes d’Angelus Silesius, des Romances de Jean de la Croix aux « prières » de Rainer Maria Rilke, ils nous offrent une nourriture tonifiante autant que réjouissante. Nous en avons besoin.
Les Éditions Arfuyen ont édité ou coédité deux revues : la revue Arfuyen (1975-19777) et la revue L’Autre (19 ) en collaboration avec Michel Camus (Lettres vives) François-Xavier Jaujard (Granit) et Valérie-Catherine Richez et avec le soutien de la galerie Marwan Hoss. Elles ont été à l’origine de plusieurs collections expérimentales qui n’ont compté que peu d’ouvrages : la collection des Tirés à part (1977-1980) et la collection Les insoumis (1980). Elles ont publié, en outre, plusieurs ouvrages hors collections.
On trouvera ci-après le lien avec les ouvrages parus dans ces différentes collections.