Image de couverture de Baltazar
« La salle vogue / Et ne vogue pas, // Elle tangue / Et ne tangue pas, // Pourtant elle va , / Elle va même / Vers quelque chose. // Un horizon / Qui n’est pas l’horizon / Un espace / Qui l’attend / Pour se distraire. »
Guillevic a eu quatre-vingts ans le 5 août de l’an passé. Cet anniversaire a été marqué par la parution de deux superbes recueils : Creusements, chargé de multiples références autobiographiques, et Motifs, où le clocher, l’air, le rien, la rivière, la forêt se disaient par la bouche du poète.
Les textes de L’Hôpital ont été écrits ces tout derniers mois. Thème inattendu dans l’inspiration d’un Guillevic et pourtant quel sujet plus évident pour un homme âgé qui na pu éviter d’en faire plus que dix fois l’expérience et à chaque instant, par la fenêtre de la pièce où il travaille, peut apercevoir les pavillons du Val-de-Grâce ?
Là encore, il pourrait ne s’agir que d’un « motif » si la maladie, la mort (Guillevic dit le «gouffre »), la peur n’y étaient liés de si près. Là encore, sous la réserve terrienne et la douce ironie, l’accent autobiographique semble se faire plus que jamais sensible.
Trente poèmes inédits de celui qui est sans doute aujourd’hui le plus grand poète français vivant.
Coll. Les Cahiers d'Arfuyen – ISBN 978-2-903-94136-9 – 7,62 €