Psaumes de la nuit et de l’aurore

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« Il n’y a pas de sentiment de l’homme, écrit saint Augustin, qui ne soit représenté dans les Psaumes de David comme dans un miroir. » Dans la force et la vérité avec lesquelles s’expriment ces divers sentiments de l’homme est la grandeur des Psaumes. La beauté poétique leur est comme donnée par surcroît.

À un tout autre niveau, il en va de mêmes de ces Psaumes de la nuit et de l’aurore qu’a écrits Jean Bastaire : leur propos est bien autre que de faire oeuvre de mots, et leur qualité littéraire tient avant tout à leur extrême intensité et leur cinglante justesse : « Il y a quelques années, écrit Jean Bastaire, au plus fort d’une épreuve où j’ai failli sombrer, il m’est venu pendant trois mois, tous les soirs, un certain nombre de psaumes dialogués. J’avais littéralement besoin de les consigner, car ils me maintenaient la tête hors de l’eau…Ils constituent ainsi un ensemble cohérent, un tout organique avec un parcours intérieur. C’est très exactement l’histoire d’une mort-résurrection. »

Composée de cinquante-six psaumes dialogués, l’oeuvre de Jean Bastaire tient « à la fois du témoignage spirituel et du lyrisme intérieur ».

Deux voix se répondent au cœur de la souffrance de l’homme : la voix du Christ, la voix de l’âme. La voix du Christ s’élève dans cette nuit pour engager l’âme à ne pas perdre courage.

Une fois encore c’est Dieu qui « aime le premier ». Et l’âme dit sa douleur, son incompréhension, son désespoir. Se libère peu à peu d’elle-même. S’ouvre. Se donne. Le blasphème devient louange, le dialogue devient adoration.

La forme est proche de celle du psaume biblique : versets courts, inégaux, construits sur des oppositions et des reprises. À bien des moments, l’écriture et la sensibilité évoquent celles de la poésie et de la mystique chrétienne du XVI° siècle.

Coll. Les Cahiers d'Arfuyen – 1996 – ISBN 978-2-908-82548-0 – 10,67 €