Un Ami vient à nous

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Sermons dans la Cathédrale

Voici longtemps que les Éditions Arfuyen souhaitaient faire place, dans leur collection – Les Carnets spirituels, à ce qu’on appelait « l’éloquence sacrée », autrefois illustrée par Bossuet et Lacordaire et aujourd’hui étonnamment négligée en tant que forme spécifique de l’écriture spirituelle. Forme pourtant particulièrement adaptée à la situation actuelle, car nourrie d’un double dialogue avec l’Écriture sainte et avec le public assemblé dans la communauté ecclésiale.

Qui mieux qu’un frère prêcheur, de surcroît très familier des problèmes de communication, quel lieu mieux que la cathédrale de Strasbourg, pouvaient offrir l’opportunité de remettre à l’honneur cette écriture ? Et quelle collection mieux que celle qui a honoré Geiler de Kaysersberg, prédicateur de la Cathédrale de 1485 à 1510 ?

Après avoir été un grand spécialiste des langues africaines, Gabriel Nissim a longtemps dirigé l’émission Le Jour du Seigneur. Il vit actuellement au couvent dominicain de Strasbourg, et participe très activement à de nombreuses initiatives pour les droits de l’homme, les migrants, la culture et la construction européenne. Il prêche régulièrement à la cathédrale de Strasbourg. Nous avons proposé à Gabriel Nissim de recueillir ses homélies sous la forme de deux ouvrages dans la collection des Carnets spirituels. Lui qui n’avait jamais encore publié de livre, a bien voulu accepter notre proposition. Voici donc le premier de ces ouvrages. Il s’ouvre sur l’Évangile de l’Annonciation et paraît à la veille de la période de Noël. D’où son titre, Un Ami vient à nous, qui l’inscrit clairement dans la thématique de l’Avent.

Dans son avant-propos, Gabriel Nissim explique la manière dont il a préparé cet ouvrage : « Il ne s’agit pas ici tout à fait d’un livre à ‘lire’, écrit-il, – en tout cas pas d’une traite. On voudrait qu’il soit plutôt comme un compagnon de route, disponible au gré du désir. » Il précise sa conception de l’homélie : « L’intention et le but ici ont toujours été de permettre aux textes bibliques de nous parler, à nous. Il s’agissait, lorsqu’ils ont été prononcés à la cathédrale de Strasbourg, et il s’agit ici, d’aider à une rencontre entre notre vie aux uns et aux autres et cette parole biblique vivante. Et de la même façon que la Bible n’est pas un livre à lire, mais une parole à écouter à la mesure de ce que j’en peux entendre ici et aujourd’hui, de même ces pages voudraient être disponibles au jour le jour, nourrir ou désaltérer quand la faim ou la soif se fait sentir – donner envie d’aller au texte même de la Bible, qui est parole vive et nourrissante. »

Au fur et à mesure des dimanches, le P. Nissim aborde donc les questions essentielles de notre existence et les réponses que leur donne la Bible : la souffrance, la haine, l’injustice, la mort… « La conviction qui anime ces textes, c’est que celui que nous appelons « Dieu » (…) , c’est d’abord Quelqu’un, quelqu’un qui espère humblement et attend patiemment de moi une relation de personne à personne, une relation amicale et aimante. Non pas que nous puissions prétendre savoir qui est Dieu. Mais à lire, à écouter la Bible et l’Évangile, quelques traits transparaissent qui, modestement, dessinent peu à peu un visage de Dieu, celui que le Christ a rendu visible au milieu de nous – un visage assez différent de celui que nous nous en ferions spontanément. Un visage qui transparaît paradoxalement le mieux à travers nos propres façons d’être humains à son image et à sa ressemblance. »

Coll. Les Carnets spirituels – 2009 – ISBN 978-2-845-90141-4 – 15 €