(1911 – 2004)
Christiane Sanson est née en 1911 à Nancy, où son père, militaire, se trouve alors en poste. La famille Sanson est originaire du Calvados (près de Bayeux).
En 1930, elle prépare une licence de philosophie à Nancy. En 1932, elle entre dans une fondation dominicaine toute nouvelle, les Tourelles, où elle restera jusqu’en 1950. En 1951, elle décide d’entrer chez les Dominicaines Missionnaires des Campagnes (DMC).
Elle exprime à la supérieure de la Congrégation, Mère Saint-Jean, le souhait de connaître la vie missionnaire, masi celle-ci lui fait répondre que « tel n’est pas son projet sur moi ». Elle demeurera 20 ans à Flavigny, puis 31 ans à Paris : successivement à Quatrefages, square de Port-Royal, 101 rue de Reuilly (12e) et enfin, pendant 17 ans, square St Charles (12e).
Dans le cadre de sa vie religieuse, elle a la chance de pouvoir préparer et soutenir une thèse d’Etat sur la fondation des DMC. En accord avec Françoise Rogier, alors prieure générale, elle entreprend une carrière universitaire, afin de mieux étudier nos commencements. Elle se forme brièvement aux Archives de France. Elle publie d’abord, en 1982 : Marie-Sophie Fernier ( 1868-1911), aux origines des DMC, puis Une religion peuple – Mère Marie de St Jean ( 1876-19G9) et les origines des DMC.
Bien vite, elle est chargée aussi de travailler auprès de Marie de la Trinité : « C’est Mère Saint-Jean, écrira-t-elle, qui a voulu que j’aide Marie de la Trinité dans des travaux d’Écriture Sainte et des traductions destinées à faciliter l’intelligence et le goût de l’Office aux sœurs qui se lassaient du latin. C’était en 1952 et dès mon noviciat. » Et encore : « Par le fait de différentes circonstances, Sœur Marie de la Trinité s’étant trouvée, et se trouvant encore dans une grande solitude, Notre Mère m’a demandé et fait promettre de lui garder toujours présence et amitié : cela à différentes reprises et avec insistance. »
Après la mort de Marie de la Trinité, en 1980, elle vit en semi-ermitage à Paris, dans le 12e arrondissement, et se consacre entièrement à faire connaître l’oeuvre de Marie de la Trinité. Dans les années 1980, elle parvient à faire paraître un livre en français (Filiation et Sacerdoce des Chrétiens, Lethielleux, 1986) et un en allemand Im Schoss des Vaters, choix de textes traduits par Urs von Balthasar, 1988). En 1991, elle suscite la création de l’Association Amitiés Marie de la Trinité. Dans le même temps, elle organise la conservation et l’exploitation des archives de Marie de la Trinité.
Cependant, malgré tous ses efforts et à sa grande désolation, hormis Filiation et Sacerdoce des Chrétiens, ouvrage assez touffu et difficile, aucun livre de ou sur Marie de la Trinité ne voit le jour en français dans les vingt ans qui suivent la mort de la grande Dominicaine. En 2001, elle est mise en contact par Claire Millet, membre de l’Association, avec Anne et Gérard Pfister, responsables des Éditions Arfuyen.
Enthousiasmés par les textes de Marie de la Trinité, ils lui proposent de l’aider à faire découvrir cette oeuvre gigantesque. Une série d’une dizaine de Carnets spirituels est conçue en étroite collaboration avec elle. Dès mai 2002, en paraît le premier volume, Le Petit Livre des Grâces, qui sera suivi très rapidement de Consens à n’être rien (septembre 2002) et Entre dans ma gloire (mars 2003).
Les Éditions Arfuyen mettent également Christiane Sanson en contact avec les Éditions du Cerf qui acceptent de publier sa grande biographie de Marie de la Trinité, Marie de la Trinité, de l’angoisse à la paix (2003) qu’elle vient tout juste de terminer. Dans la foulée, un premier colloque Marie de la Trinité est organisé à la Tourette les 15 et 16 novembre 2003. Son état de santé l’empêche malheureusement d’y participer.
Se sentant très affaiblie, elle quitte Paris pour Mathieu (Calvados) en juin 2002. Elle passe ses derniers mois dans une maison appartenant à sa famille qui avait été mise à la disposition de la Congrégation dès 1972 et abritait une communauté. Ayant achevé de jouer son rôle de témoin, elle meurt le 23 octobre 2004, à Mathieu, où elle est inhumée.
Lors de ses obsèques, le Père Jacques Legoëdec, ancien curé de Saint-Éloi (Paris 12°), caractérisera celle qui fut longtemps sa paroissienne comme une « mystique », éclairant ainsi la longue relation qui a uni Christiane Sanson et Marie de la Trinité.
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN