(1934 – 1999)
Claudio Rodríguez est tenu par beaucoup pour le plus grand poète espagnol de la 2° moitié du XX° siècle. Antonio Gamoneda, qui le considère comme son maître, lui a rendu de vibrants hommages et a écrit spécialement pour cette édition française un texte très émouvant : « La poésie est la vie elle-même, écrit Gamoneda. La poésie de Claudio (et celle de tous les vrais poètes, qui ne sont pas si nombreux) équivaut, de façon virtuelle mais avec une intensité réelle, à un être vivant. »
L’œuvre de Rodríguez est aussi mince qu’incandescente. Cinq recueils : Don de l’ébriété (1953), Conjurations (1958), Alliance et condamnation (1965), Le vol de la célébration (1976), Presque une légende (1991). L’amour passionné des grandes étendues de Castille et peu de goût pour le monde des lettres : « Mes tavernes, les gens du quartier, le marché, aime-t-il à dire. Je n’ai jamais eu de vie littéraire. » Son œuvre a néanmoins reçu les plus hautes distinctions littéraires espagnoles.
Claudio Rodríguez est né en Castille-León en 1934. Sa mère a reçu en héritage plusieurs propriétés, son père, d’origine beaucoup plus modeste, a achevé avec peine des études de droit. Mais c’est dans la bibliothèque paternelle que Claudio découvre la poésie : les poètes mystiques de la Renaissance – Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Luis de León –, la poésie française – Rimbaud, Mallarmé –, mais aussi les contemporains espagnols – de Jiménez à Machado.
Dominé par l’appel de la poésie, il commence à écrire Don de l’ébriété en 1951, à dix-sept ans. Il rencontre en 1953 Clara Miranda qui deviendra sa femme. La situation politique espagnole amène Rodríguez à l’exil volontaire, en Angleterre, où il enseigne à Nottingham, puis Cambridge. Il découvre les métaphysiques et les romantiques anglais.
De retour en Espagne, il se fixe à Madrid, tout en revenant très souvent à Zamora ou dans sa région. Sa sœur María del Carmen est assassinée en 1974. C’est le fait le plus tragique de sa vie, le souvenir contre lequel il lutte pour ne pas sombrer en écrivant Herida en cuatro tiempos [« Blessure en quatre temps »].
Lorsqu’il meurt, le 22 juillet 1999, les poètes espagnols se retrouvent dès le lendemain dans la presse pour lui rendre unanimement hommage.
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN