Gerlac Petersen, dit GERLAC

GERLAC

(1378 – 1411)

 

Gerlac naît à Deventer, aux Pays-Bas, en 1378. Les documents latins le désignent sous le nom de Gherlacus Petri, Gerlac fils de Pierre, d’où les formes diverses sous lesquelles son nom de famille nous a été transmis : Pelers, Petersz, Peterssen… Aucun de ces patronymes n’étant avéré, on a préféré s’en tenir au nom de Gerlac, suivant en cela l’édition de Port-Royal de 1667.

La vie toute entière de Gerlac suivra les traces de Gérard Groote, né lui aussi à Deventer en 1340 et fondateur du grand mouvement spirituel laïque connu sous le nom de Devotio moderna. Ce mouvement trouver son inspiration dans l’œuvre de Jean de Ruysbroeck (1293-1381). Gérard Groote meurt à Deventer quelques années après la naissance de Peters, en 1384.

Gerlac fait ses premières études dans sa ville natale, puis, très jeune, commence à y fréquenter la Heer-Florensbuis (« la maison de Monsieur Florent »), la nouvelle maison construite en 1391 par les Frères de la vie commune sur le modèle de la première Fraternité masculine créée par le disciple le plus actif de Gérard Groote, Florent Radewijns (1350-1400).

Peu de temps avant sa mort, Groote, interdit de prédication par l’évêque d’Utrecht en 1383, s’était retiré à Deventer dans l’espoir d’y créer une véritable communauté religieuse composée de laïcs. Ce projet avait été repris après sa mort par Florent Radewijns.

Très vite, ce dernier avait ressenti la nécessité de réunir des collaborateurs en une véritable petite communauté laïque, comme Gérard Groote l’avait lui-même souhaité : ce seront les Frères de la vie commune. Sans être liés par des vœux religieux, ceux-ci mènent une vie de pauvreté et de chasteté. Ils vivent du travail de leurs mains et mettent leurs biens en commun. Sous la direction d’un prêtre qui exerce la fonction de supérieur, ils suivent une règle stricte pour la prière, le travail et les repas.

Gerlac y fait la connaissance d’autres jeunes, parmi lesquels le fameux Thomas a Kempis (1379-1471) à qui sera attribué L’Imitation de Jésus-Christ. Thomas a Kempis sera également l’auteur de biographies de Gérard Groote et de Florent Radewijns.

Sous l’influence de Radewijns, Gerlac quitte Deventer avant 1400 pour entrer comme clerc au monastère des chanoines réguliers de saint Augustin à Windesheim. Ce monastère a lui aussi été fondé par Radewijns trois ans après la mort de Gérard Groote, en 1387, comme un prolongement des maisons des Frères de la vie commune.

Radewijns avait, en effet, observé que nombre des jeunes hommes qui y étaient accueillis auraient volontiers adopté une forme de vie plus monastique, unissant vie contemplative et vie active. Ce premier monastère rencontra un tel succès que rapidement d’autres communautés furent fondées sur le même modèle.

Gerlac souffre d’une vue très faible, qui lui rend impossible de lire les livres de plain-chant et donc de participer à l’office du choeur. Pour cette raison, il lui faudra attendre plusieurs années en qualité de frère convers avant de pouvoir enfin rejoindre les rangs des chanoines. C’est durant cette période, semble-t-il, qu’il rédige son premier texte, le Breviloquium. Après avoir été ordonné prêtre, il reçoit l’habit religieux le 30 novembre 1403 et fait profession en 1404.

Comme beaucoup de chanoines de Windesheim, Gerlac consigne ses pensées sur de petites feuilles détachées. Ces fragments auraient certainement été détruits s’ils n’avaient, après sa mort, été recueillis et ordonnés par son ami et conseiller Jean Scuetken. À cet ensemble, Scuetken donnera le titre de Soliloquium.

La fin de la vie de Gerlac est marquée par de terribles souffrances dues à une lithiase. C’est de cette maladie qu’il meurt à Windesheim, en 1411, à l’âge de trente-trois ans.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Les Soliloques enflammés avec Dieu