Kiki DIMOULA

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Brillamment illustrée par un prosateur comme Kazantzakis (1883-1957), la littérature grecque moderne s’est cependant surtout imposée par d’immenses poètes : de Cavafy (1863-1933) et Séféris (1900-1971) à Ritsos (1909-1990) et Elytis (1911-1996).

Dans ce majestueux paysage, il est peu d’auteurs qui puissent s’imposer et donner l’impression d’une radicale nouveauté. Tel est le cas de la Grecque Kiki Dimoula (née en 1931) : son écriture est aussi évidente qu’inclassable. Elle a reçu en Grèce un accueil tout à fait exceptionnel non seulement des spécialistes, mais d’un large public, ses livres connaissant des tirages inhabituellement élevés pour la poésie. S’il est donc aujourd’hui un écrivain qui représente la littérature grecque d’aujourd’hui et mérite d’être découvert en français, c’est bien Kiki Dimoula, auteur de douze recueils de poèmes et déjà traduite en anglais, italien, espagnol, allemand, bulgare, polonais et suédois.

Kiki Dimoula est née à Athènes en 1931. En 1949, elle entre à la Banque de Grèce où elle travaillera pendant vingt-cinq ans. Elle publie en 1952 son premier recueil de poèmes. En 1954 elle épouse Àthos Dimoulas, poète lui aussi, dont elle aura deux enfants. En 1971, elle publie son cinquième recueil, Le peu du monde, qui lui vaut sa première reconnaissance officielle, le Second prix d’État, et une large renommée. Son mari meurt en 1986. Elle reçoit le Premier prix d’État en 1989 pour Je te salue Jamais, puis le Prix Ouranis en 1994 pour L’adolescence de l’oubli.

L’ensemble de son œuvre est couronné par l’Académie grecque, dont elle devient membre en 2002. Elle-même commente ainsi cette période : « Je me suis consacrée avec abnégation à mon rôle de mère, et c’est avec une tendre vaillance que je me suis entendue appeler ‘‘grand-mère’’. À présent je coule tranquillement et sans idées de perpétuation dans ces nouvelles dérivations de mon sang. Je coule, et plus j’approche de l’estuaire, plus je rêve que la poésie va me lancer la bouée d’un poème. »

Elle a été distinguée par le Prix Européen de Littérature 2009, qui lui a été remis à Strasbourg en mars 2010.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Mon dernier corps