(1846 – 1917)
Léon Bloy est né à Périgueux en 1846, deuxième d’une famille de sept enfants. Son père, ingénieur, est résolument athée. Sa mère, d’origine espagnole, est d’une ardente religiosité. Il interrompt ses études en classe de quatrième. Il écrit des ébauches de tragédie, dessine. En 1864 il s’installe à Paris où il poursuit des études de dessin en même temps qu’il gagne sa vie comme employé de bureau.
Après de longues années de « haine de Jésus et de son Église », la rencontre de Barbey d’Aurevilly en 1869 l’amène à une conversion. Durant la guerre de 1870, Bloy se bat comme franc-tireur.
Après la guerre, il se replie sur Périgueux où il travaille chez un avoué, puis comme précepteur d’un frère cadet. De retour à Paris en 1873, il vit successivement de divers métiers sans parvenir jamais à se procurer la sécurité matérielle. Durant ces années, il fait la connaissance d’Ernest Hello.
En 1877 Il rencontre l’abbé Tardif de Moidrey qui l’initie à l’exégèse symbolique. Il découvre la montagne de la Salette où la Vierge était apparue le 19 septembre 1846 (l’année même de sa naissance…) à deux bergers : Mélanie et Maximin, âgés respectivement de quatorze et onze ans. L’apparition de la Salette sera à l’origine de deux textes majeurs dans l’itinéraire spirituel de Léon Bloy : Celle qui pleure (1908) et la Vie de Mélanie (1912).
1877 marque également la rencontre avec Anne-Marie Roulet. Le couple vit dans un extrême dénuement et un état de tension permanent. Léon Bloy tente de fuir à l’abbaye de la Trappe, mais échoue. Véronique, convertie et visionnaire, annonce le prochain avènement du Saint Esprit et promet à Bloy le martyre, qu’il attendra toute sa vie. Véronique perd la raison en 1882 et est internée à Caen. Elle y mourra en 1907.
A 36 ans que Léon Bloy fait ses débuts littéraires. Son humeur polémique, sa verve pamphlétaire ne font qu’attiser les réactions qu’il suscite. En 1884 paraît Le Révélateur du Globe, l’année suivante les Propos d’un entrepreneur de démolitions et Le Pal. En 1886 est publié Le Désespéré. C’est un échec, comme ce sera le cas jusqu’à la fin de sa vie pour l’ensemble de ses livres. Sa liaison avec Berthe Dumont se termine affreusement : elle meurt emportée par le tétanos en 1885.
Une nouvelle vie semble s’ouvrir pour Léon Bloy en 1890 lors de son mariage avec Jeanne Molbeck, fille d’un poète danois. Ses espoirs de se procurer, grâce à des conférences au Danemark sur la littérature française, un minimum de sécurité matérielle sont bien vite déçus. Dès octobre il regagne la France. Les difficultés matérielles ne font que s’accroître. Bloy et sa famille (deux garçons et deux filles) errent d’un logement à l’autre dans Paris et sa banlieue. Ses deux fils André et Pierre meurent.
Durant ces années d’effroyables épreuves, Léon Bloy fait paraître Le Salut par les Juifs («L’antisémitisme, chose toute moderne, est le soufflet le plus horrible que Notre Seigneur ait reçu dans sa Passion qui dure toujours ; c’est le plus sanglant et le plus impardonnable, parce qu’il le reçoit sur la Face de sa Mère et de la main des chrétiens »), Sueur de sang (1893), Histoires désobligeantes (1894) et La Femme Pauvre (1897).
En 1901 paraît la première série de l’Exégèse des lieux communs. La deuxième série paraîtra douze ans plus tard.
Bloy meurt en 1917 à Bourg-la-Reine, dans la maison qu’avait habitée Charles Péguy au début de la Grande Guerre.
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN
Ernest Hello, Prières et méditations (postface)