Poèmes et fragments
Entrées en échanges, ce titre a d’abord été celui d’un manuscrit, à quelques exemplaires, accompagnant des peintures de Jacques Clauzel. C’est ensuite que le regroupement s’imposa, sous le même titre, d’autres poèmes et d’autres notes écrites entre 2000 et 2002. Ainsi s’est fait jour un ensemble en trois parties : « Dans la maison des seuils », « Au soleil de l’imprévisible », « Légère avance du poème ».
C’est dans ce dernier mouvement, fait de courtes proses comme d’autant de méditations sur l’exercice du poème, que l’on trouve dans sa plus grande nudité le ton de voix inimitable de Pierre Dhainaut, dans son interrogation frémissante et son humilité : « Les mots ne nous laissent pas seuls, n’en reste-t-il que quelques-uns. Tant d’usages n’ont pas atténué cette urgence de les réunir dans un poème, on sait de moins en moins pourquoi, réunir simplement. »
Ce travail de l’écriture comme une écoute, une attente, et presque une prière : « Nous ignorons, bien sûr, ce que sera le tout : pourtant, dès que s’esquisse un poème, il nous convoque, et si une syllabe est de trop ou trop faible, nous le pressentons. »
Un art de dépossession, tout d’abandon, de lâcher-prise : « Ne pas choisir, saisir l’instant juste pour commencer, pour nous arrêter : en fait, on ne commence pas, on renoue, on ne s’arrête pas, on laisse en suspens. Ce qui convient aux poèmes convient – ou le devrait – à tous nos actes. »
♦♦♦ Lire l’article de Max Alhau
Coll. Les Cahiers d'Arfuyen – 2005 – ISBN 978-2-845-90061-5 – 12 €