Image de couverture de Jean-Louis Fauthoux
Journal de l’air comprend sept parties : Brume, N’importe où, Entre-deux, Cinéma muet, Bord, Printemps, Un petit bruit. Les deux premières parties et les deux parties finales sont écrites en vers. Les trois textes constituant le cœur du recueil (Entre-deux, Cinéma muet, Bord) sont des poèmes en prose.
En exergue, un texte en prose explicite le propos du recueil : « Quelque chose : on dirait de l’air. Moins, une attente sans objet, puisque les objets ne font que dessiner le vide sur lequel ils se détachent. Ce désir, seul, minuscule mais tenace. Une sorte de lueur, comme sous une porte. Ou entre les paroles, cette rumeur filtrée qu’on entend parfois, si on s’arrête. On dit : écoute. On lève le doigt : ce n’est plus rien, déjà. Et pourtant, chaque jour – n’importe où, n’importe quand –, ça revient, c’est là. »
Le poème est là pour saisir cet insaisissable, cet indéfinissable, en laisser une trace sur la page : « Juste le temps de ne pas le dire. D’en laisser comme le nimbe sur la page. Poème ? Oui, si poème, c’est ne pas savoir, ne pas comprendre et, pourtant, être sûr. Marcher vers ce qui, à la fois, pousse et appelle. »
Journal de l’air donc, bien plus que d’une personne. Notations de ce qui passe, sans identité et sans nom : « Avec ce qui s’en va, ce qui vient : les mains, les visages, les voix, toutes les images confondues au même vide où tout sombre, dont tout se lève. Parce que tout est là pour toujours, traversant, traversé. Sauf, peut-être, ce peu de lumière, de chaleur, de matière. On l’appelle un corps. Et son peu de mots qu’il retient, prononce, oublie… »
Coll. Les Cahiers d'Arfuyen – 2008 – ISBN 978-2-845-90116-2 – 16,5 €