Jean-Paul de DADELSEN

1199.jpg

(1913 – 1957)

La famille de Dadelsen a des origines allemandes et suisses : « nous autres en Alsace, écrit le poète, on est celtique il n’y a pas à dire on est celtico-germano-romano (et donc aussi égypto-syriaco-illyrio-ibério-dalmato-partho-soudano-palestinien) – français comme Minuit chrétiens et au-dessous d’un certain niveau de bourgeoisie catholiques comme un seul homme ».

Éric, le père du poète, naquit à Guebwiller. Après ses études de droit, il fut nommé en octobre 1911 notaire à Muttersholtz, village du Ried alsacien, près de Sélestat. Il épousa Fanny Glintz, fille d’un pâtissier de Colmar. Jean-Paul naît à Strasbourg, à la clinique Bethesda, le 20 août 1913. Son frère cadet, Guy, sera pasteur luthérien.

En février 1927, son père quitte Muttersholtz pour Hirsingue, dans le Sundgau. Jean-Paul fréquente les lycées de Mulhouse puis d’Altkirch Il fait la connaissance de Nathan Katz et d’Eugène Guillevic. En 1936, il est reçu premier à l’agrégation d’allemand et devient professeur.

En octobre 1938, il est affecté dans des bureaux : il demande à rejoindre une unité de chars et obtient la Croix de Guerre. En 1941 il est nommé professeur à Oran. Il y rencontre Albert Camus. Il embarque clandestinement pour la Grande-Bretagne et s’engage dans les Forces Françaises Libres. Il obtient son brevet de parachutiste. En 1943, il est affecté aux services d’information du général de Gaulle à Londres.

À la Libération, il est nommé directeur-adjoint au ministère de l’information, puis intègre l’équipe de Combat. Lorsque Camus quitte Combat, Jean-Paul entre à Franc-Tireur comme grand reporter. En 1951, il s’installe à Genève où il travaille avec Rougemont au Centre Européen de la Culture. Dans le même temps, il est conseiller auprès de Jean Monnet pour le pool Charbon-Acier à Luxembourg. C’est alors qu’il habite à Genève qu’il revient à la poésie avec l’admirable Bach en automne. En janvier 1957 apparaissent les premiers symptômes de la tumeur au cerveau qui devait l’emporter. Il meurt dans une clinique de Zurich le 22 juin 1957.

Ce n’est qu’en 1962 que paraît par les soins de François Duchêne, son unique recueil de poèmes, Jonas, avec une préface de Henri Thomas : « Il ne vient à la suite de personne, écrit Henri Thomas ; il ne cadre avec rien dans nos Lettres, ni terroristes, ni rhéteurs n’y trouveront leur compte. Nous risquons toujours d’oublier que le génie poétique se moque de nos conformistes errances. S’il nous frappe à l’improviste, ce n’est pas qu’il veuille nous surprendre ; à nous de comprendre qu’il est. »

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

La Beauté de vivre

Évelyne Frank, Jean-Paul de Dadelsen ou la sagesse de l’En-Bas (étude sur Dadelsen)