Sur « Ainsi parlait Montaigne »

La lecture de Jean-Marie Corbusier

Extraits de l’article paru dans le Journal des poètes, 2 / 22

Ce livre au sujet de Montaigne est un rajeunissement, je dirais aussi une mise de la parole au goût du jour, de son évidence, de son essentiel sans ajout. Dans l’introduction, Quand M. de Montaigne a lâché sa baguette, l’auteur nous donne une biographie mais surtout au sujet des voyages effectués par Montaigne, des lieux et des personnes visités.

Lire dans le texte de cet auteur est truculent et jouissif, mais certains mots sans l’aide d’un glossaire restent difficiles à comprendre. Comment revenir à Montaigne débarrassé de tout ce que les critiques littéraires en ont dit, de toutes ces phrases mises en exergue par des lecteurs autres que soi ?

On a l’impression, dans ce livre de Gérard Pfister, de relire un Montaigne à l’air libre, d’y respirer à son rythme et non pas à celui des autres. Montaigne dépoussiéré, allégé et brillant, sorti d’une gangue et de sa biographie encombrante et imposée. Enfin Montaigne au-dessus de lui, ayant à cheval traversé des siècles pour nous apporter l’idée de bien-être, du désir de vivre, d’accepter l’autre dans sa différence… bref de tout son humanisme. […]

De l’air, de la plénitude, de l’espace ! C’est ce que nous propose le nouveau titre de la collection : Ainsi parlait. Les précédents ouvrages ont le même effet : décaper, épurer, rendre lisible et vivable un autre état des lieux, rapprocher lecteurs et écrivains par l’essentiel de leurs écrits. […]