Emily DICKINSON

1039

(1830 – 1886)

Emily Elizabeth Dickinson est née le 10 décembre 1830 à Amherst, dans le Massachussets. Ses parents ont eu l’année précédente leur premier enfant, William Austin. Trois ans plus tard naîtra le troisième, Lavinia.

Emily ne commence à fréquenter la Amherst Academy qu’en 1841. Elle y fait la connaissance de ses plus chères amies : Abiah Root, à qui sont adressées tant de ses lettres de jeunesse, Abby Wood, Harriett Merill et Sarah Tracy. Dès 1846, elle fait l’expérience de la mort d’une personne très proche avec la disparition de son amie Sophia Holland qui la laisse bouleversée.

En 1847, le père d’Emily, Edward Dickinson, qui est avocat, accueille en stage un jeune étudiant , Benjamin Franklin Newton. Celui-ci exerce une grande influence intellectuelle sur Emily et contribue d’une manière décisive à sa vocation d’écrivain. Il est, écrira-t-elle dans une lettre, « l’ami qui m’enseigna l’immortalité ». Ben Newton quitte Amherst en 1850. Il mourra trois ans plus tard.

Cette même année 1847, Emily commence des études au collège du Mount Holyoke Seminary. Elle obtient de bons résultats scolaires mais souffre d’être éloignée de sa famille. Craignant pour sa santé, son père la retire de l’école au bout d’un an.

En 1852, Edward Dickinson est élu membre du Congrès. Emily et Lavinia se rendent en 1855 à Washington pour y voir leur père. A son retour, Emily effectue un séjour de deux semaines chez l’une de ses amies à Philadelphie. C’est durant ce séjour qu’elle fait la connaissance du Révérend Charles Wadsworth, pasteur presbytérien, pour qui elle conçoit une grande et irréalisable passion.

Austin se marie en 1856 avec Susan Gilbert, la meilleure amie de sa soeur Emily. Sue restera toute sa vie la confidente privilégiée d’Emily, en particulier pour la création poétique. Mais Emily éprouve de l’agacement à l’égard du conformisme puritain de son amie. Elle commence en 1858 à à rassembler en fascicules les poèmes qu’elle écrit depuis une dizaine d’années.

En 1860, Charles Wadsworth fait une courte visite à Amherst. Mais, dès l’année suivante, il accepte l’invitation qui lui est faite de s’installer en Californie. Son départ provoque chez Emily une grave crise affective. C’est à cette époque que prend dans son oeuvre toute sa dimension le thème de l’éloignement des amants et de leurs retrouvailles sous l’habit blanc des Élus au Jour de la Résurrection. Afin d’incarner ce symbole, Emily prend l’habitude de ne se vêtir que de blanc. Hormis deux cures à Boston pour soigner ses yeux (en 1864 et 1865), elle entre dans une vie de réclusion presque absolue.

Emily a écrit en 1862 au critique Thomas Wentworth Higginson pour lui demander un avis sur ses poèmes. Les réserves de Higginson la déterminent à n’en publier aucun. Higginson se rend à Amherst en 1870 puis en 1873.

Les années 1874 et 1875 marquent pour Emily le commencement d’une longue série de maladies et de deuils. Le 16 juin 1874, c’est la mort soudaine de son père à Washington. L’année suivante, sa mère est frappée de paralysie. Le troisième enfant d’Austin et Sue, Gilbert Dickinson, meurt du typhus en 1883.

Le juge Otis P. Lord, ancien ami d’Edward Dickinson, perd son épouse en 1877. Emily se lie avec lui d’une tendre amitié. Sa maladie puis sa mort, deux ans après celles de Charles Wadsworth (avril 1882) constituent pour Emily une terrible épreuve. La dépression nerveuse qui la frappe alors altère l’équilibre précaire de sa santé.

Elle meurt le 15 mai 1886, à l’âge de cinquante-six ans. Sa sœur Lavinia fera paraître à ses frais un premier ensemble de poèmes, présenté par Higginson à Boston en 1890.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Vivre avant l’éveil

Ainsi parlait Emily Dickinson