(1575 – 1624)
« Il est vrai, oui, écrivait Angelus Silesius, que j’ai lu nombre de textes de Jakob Böhme (on trouve en Hollande, en effet, bien des choses) et j’en remercie Dieu. Car c’est grâce à ces textes que j’ai découvert la vérité. »
Et Nicolas Berdiaev : « De tous les grands mystiques allemands, c’est Jakob Böhme que j’ai le plus aimé. Il avait pour moi une importance tout à fait exceptionnelle. »
Bien des liens unissent les destins de Jakob Böhme et d’Angelus Silesius. Jakob Böhme meurt en 1624, l’année même de la naissance de Silesius. Il a passé toute sa vie à Görlitz, sur la Neisse, à la frontière même de cette Basse-Silésie où l’auteur de L’errant chérubinique verra le jour.
Un homme fait le lien entre eux : Abraham von Franckenberg, élève, confident et biographe de Böhme, qui sera aussi l’un des plus proches compagnons de Silesius. C’est à Silesius que Franckenberg lèguera à sa mort, en 1652, l’essentiel de sa bibliothèque, en première place de laquelle figuraient les ouvrages de Jean Tauler, le grand mystique strasbourgeois, disciple et continuateur de Maître Eckhart.
Jakob Böhme est né en 1575, près de Goerlitz, en Lusace. En raison d’une santé fragile, ses parents, paysans relativement aisés, lui font apprendre le métier de cordonnier, dont il vivra.
C’est l’année suivante, en 1600, qu’a lieu l’expérience qui déterminera le reste de sa vie : « par la brusque vision d’un vase d’étain », son âme est introduite « vers le fond ou le centre le plus intime de la nature cachée ».
Une nouvelle vision a lieu en 1610. Böhme en rédige pour lui-même un « mémorial », mais a l’imprudence d’en confier le manuscrit à un ami. Des copies en sont faites : ainsi commence la diffusion de ses écrits, mais aussi les persécutions.
Paroissien fidèle et scrupuleux, il est vivement attaqué par le pasteur de Görlitz. Condamné à ne plus écrire, persécuté sans relâche, il ne reprend la plume qu’en 1619. Il meurt en 1624.
OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN