Image de couverture de Magali de Carvalho
Enquête sur les domaines mouvants est le premier livre de Max de Carvalho que publient les Éditions Arfuyen. Et pourtant avec lui la collaboration est déjà ancienne : c’est lui et son épouse, Magali de Carvalho, qui ont donné en 2000 une traduction française des textes de l’admirable poétesse brésilienne Maria Ângela Alvim (1926-1959) sous le titre Poèmes d’août.
Enquête sur les domaines mouvants est bien plus qu’un recueil de poèmes : la création d’un espace, immense, mystérieux, et plein de couleurs, d’un lieu comme magique où toutes choses trouvent une signification nouvelle.
De François Cheng à Silvia Baron Supervielle, de Michael Edwards à Alfred Kern, de Marwan Hoss à Claude Vigée, Arfuyen a publié bien souvent des écrivains dont la langue maternelle est une langue étrangère : à chaque fois on constate combien cette situation donne à leur création littéraire en langue française une saveur et une liberté particulières.
Tel est bien ici le cas : Max de Carvalho, nourri de sa langue maternelle, le brésilien, mais aussi imprégné de sensibilité slave par ses origines paternelles, écrit notre langue avec une sensibilité et une virtuosité uniques.
En témoignent des titres étranges, aux fortes connotations symboliques, comme Il y a trois personnes dans le cri du coucou, ou encore Nocturnes des baies de braise, de givre et de vent, ou encore Mon petit oratoire – dont un poème est dédié au Père Louis-Albert Lassus, o. p. qui a exercé sur lui une profonde influence.
Dans cet ordre spirituel, partout présent, de manière allusive et figurée, citons les derniers mots d’un magnifique poème, Laudes, situé vers la fin du livre : « Que je ne tombe pas sans toi qui aussitôt relève, L/ Seigneur sans lieu, nommé de rien, / habillé du commencement de la lumière, / avec l’eau et le feu revêtus de rien, / oublié de moi, / oublié.»
♦♦♦ Lire les articles de Richard Blin et de Maximine
Coll. Les Cahiers d'Arfuyen – 2007 – ISBN 978-2-845-901056 – 15 €