Traduit de l’allemand par Gérard Pfister – Postface de Adrien Finck
René Schickele est avant tout un brillant essayiste, volontiers ironique, satirique, et à l’époque de sa maturité (notamment après 1918), il s’est consacré presque exclusivement à la prose, à son œuvre essayistique et romanesque. Mais entre 1902 et 1920, il n’en a pas moins publié sept recueils de poèmes qui en font l’un des poètes les plus importants de l’expressionnisme.
Le choix de poèmes ici présenté pour la première fois en français permet de suivre l’ensemble de l’évolution du poète. Ils sont pour l’essentiel extraits des recueils Weiß und Rot et Die Leibwache.
L’expressionnisme de Schickele est marqué le plus authentiquement par l’engagement humain, son lyrisme généreux est souvent proche de Stadler, et de plus en plus s’exprime l’éthique de la non-violence : de l’émouvant poème Die roten Hosen, inspiré par l’horreur de la guerre et la compassion pour les victimes, les simples gens du peuple, à un texte-clé, Abschwur, véritable credo de la non-violence et de l’utopie d’une communauté fraternelle.
Mais Schickelé aime également retrouver les paysages d’Alsace, l’histoire et la légende, la mystique rhénane, une « Alsace de l’esprit », de Sainte-Odile à Gottfried de Strasbourg, de l’Ami de Dieu du Haut-Pays à Maître Eckhart. À coup sûr, ces poèmes-là ne sont pas les moins attachants.
Coll. Les Cahiers d'Arfuyen – ISBN 978-2-903-94157-4 – 9,91 €