Laurent Sauer, dit SURIUS

SURIUS

(1522 – 1578)

Laurent Sauer, dont le nom est communément latinisé en Surius, est né à Lübeck vers 1522-1524, et plus exactement en 1523 selon la chronique de la chartreuse de Cologne.

Écolier de la Faculté des arts de l’université de Francfort-sur-l’Oder en 1535, puis de l’université de Cologne, à partir du 16 avril 1537, il devient bachelier le 14 novembre 1537 et Maître ès Arts le 8 mars 1539.

Condisciple de Nicolas van Esch, dit Eschius (1507-1578), et de Pierre Kanis de Nimègue, dit Pierre Canisius (1521-1597), Laurent Surius partage avec ses deux amis, le familier de la chartreuse de Cologne et le futur jésuite, une vraie passion pour lecture des mystiques médiévaux, ainsi qu’une admiration pour la vie cartusienne.

Il prend donc l’habit le 21 février 1540 à la chartreuse Sainte-Barbe de Cologne, fait profession solennelle le 24 février 1541, puis reçoit l’ordination presbytérale en 1543. En dehors d’un bref séjour à Mayence en 1548, il demeure toute sa vie à Cologne où il meurt le 23 mai 1578.

Sous le patronage de Gérard Kalckbrenner (1488-1566), prieur de la chartreuse de 1536 à 1566, Laurent Surius se consacre à la traduction et à l’édition en latin d’ouvrages rhénans, flamands et néerlandais.

Face à la Réforme, il est, en effet, persuadé de l’importance d’une doctrine pour une réforme de l’homme intérieur. Il travaille donc successivement à l’Opera omnia de Jean Tauler en 1548, à l’Opera omnia de Jean de Ruysbroeck en 1552 et à l’Opera omnia d’Henri Suso en 1555, ainsi qu’à une traduction de la Perle évangélique parmi plusieurs autres traités anonymes.

Laurent Surius excelle dans l’art de la traduction et de l’édition, et n’a d’égal à Cologne que son ami Nicolas Eschius, dont il publie d’ailleurs quelques ouvrages. Cependant en 1559, la parution d’un Index très hostile à la théologie mystique l’oblige malgré lui à mettre fin à ses éditions d’auteurs rhéno-flamands. Il se consacre alors à des textes polémiques, puis historiques.

Mais cette décision n’entame pas le succès de sa première vocation, car ses traductions, dont en particulier celles de Jean Tauler, ne cessent d’être diffusées, non seulement en Allemagne, mais aussi en France, en Italie et en Espagne, offrant ainsi à la mystique rhénane un nouvel essor à l’aube des Temps modernes.

OUVRAGES PUBLIÉS AUX ÉDITIONS ARFUYEN

Le Livre des Amis de Dieu