Juin 2019

Le théâtre Saint-Sulpice

Son père était cocher de diligence entre Florence et Lyon. Faut-il s’en étonner, il épousa une Italienne. Giovanni Niccolò Servandoni avait appris le dessin à Rome, séjourné quelque temps à Londres, travaillé comme décorateur de théâtre à Lisbonne avant de devenir à Paris premier peintre décorateur de l’Académie royale de musique. Mais c’est en 1732 que vint son heure de gloire, lorsqu’il remporta le concours pour la construction de la façade de l’église Saint-Sulpice. Inspiré de la cathédrale Saint-Paul de Londres, son projet ne fut pas mené totalement à son terme. De même que ne fut, hélas, pas réalisé le grand forum à l’italienne qui aurait presque triplé la superficie de la place Saint-Sulpice telle que nous la connaissons.

De disposer, grâce à l’imaginatif décorateur de théâtre, d’une surface ainsi démultipliée, la poésie qui, depuis 37 ans, tient ses assises en cette même place, sous les fenêtres de Catherine Deneuve, en gagnerait-elle en « visibilité » ? Le sympathique village gaulois que figure, au milieu des boutiques de luxe et des restaurants pour touristes, le Marché de la poésie, en serait-il mieux à même de résister aux lourds bataillons des puissances du jour ?

Tel qu’il est, le Marché de la poésie est déjà un miracle : qu’au centre de Paris plus de 500 éditeurs et revues, pendant cinq jours, puissent présenter leurs ouvrages à plusieurs dizaines de milliers de visiteurs venus de toute la France, et que ce soit dans un lieu aussi paisible et beau,  n’est-ce pas déjà en soi chaque année un vrai bonheur et une sorte de réconfort ? 

Et donc, bien sûr, ne manquez pas d’y venir ! Le 37e Marché de la poésie (disons plus justement : « de la petite édition ») ouvrira ses portes mercredi prochain 5 juin 2019 à 14 heures pour les refermer dimanche 9 juin à 20 heures. Il sera ouvert chaque jour de 11 h 30 à 21 h 30. Les Éditions Arfuyen y seront présentes comme chaque année sur le stand 216-218 et y présenteront leurs nouveautés ainsi que l’ensemble de leur fonds (plus de 500 ouvrages).    Rappelons les nouveautés parues au cours de ces 12 derniers mois : Cécile A. Holdban Toucher terre ; Max de Carvalho, Le Grand Veneur des âmes ; Gérard Bocholier, Depuis toujours le chant ; Gérard Pfister, Ce qui n’a pas de nom ; Wendell Berry, Nul lieu n’est meilleur que le monde ; Marie Jaëll, Je suis un mauvais garçon ; René Schickele, Nous ne voulons pas mourir ; Outpala Deva, Hymnes à Shiva ; Richard Jefferies, L’Histoire de mon cœur ; Catherine Chalier, Rabbi Chmuel Bornstein, l’espoir hassidique ; et, dans la collection, Ainsi parlait: Herman Melville, Léonard de Vinci, Giacomo Leopardi, Gustave Flaubert et Virginia Woolf. Nous serons heureux de vous recevoir et d’échanger avec vous.