L’Italie de Vinci et de Leopardi
En janvier de cette année a paru Ainsi parlait Léonard de Vinci pour faire enfin découvrir en édition bilingue la pensée du grand artiste italien à l’occasion du 5e centenaire de sa mort. En ce mois de mars c’est une autre figure majeure de l’Italie qui est donnée à lire en édition bilingue dans cette même collection Ainsi parlait.
Quand la littérature semble sous nos yeux devenir un objet archéologique pour être subrepticement remplacée par une sorte de Canada Dry culturel aussi peu désaltérant que tonifiant, est-ce un hasard si les relations entre la France et l’Italie sont arrivées à leur point le plus bas depuis la chute des fascismes ?
Savons-nous encore voir autre chose dans l’Italie que sa mozzarella et son gouvernement populiste ? Savons-nous encore y reconnaître le pays de Dante, Leopardi et Pasolini, de Giotto, Titien et Morandi, de Monteverdi, Puccini et Berio ? Si nous ne lisons plus les écrivains, saurons-nous voir les peintres, écouter les musiciens autrement que comme des œuvres décoratives et des musiques d’ameublement ?
Nous avons besoin de leur sagessse autant que de leur folie, de leurs doutes autant que de leur enthousiasme. La vie est bien trop courte pour se contenter des ersatz de l’industrie culturelle.