
La lecture de Pierre Tanguy
Extraits d’un article sur Ainsi parlait Pétrarque, paru sur le site Des sources et des livres, janvier 2022
Poète amoureux éperdu de Laure et « vainqueur » du Ventoux, Pétrarque a des « étiquettes » qui lui collent à la peau. Cet immense auteur de la Renaissance, Français et Italien à la fois, gagne à être mieux connu. […]
Né en 1304 et décédé à Padoue à l’aube de son 70e anniversaire, Francesco Petrarca, dit Pétrarque, est une personnalité encore auréolée d’une forme de mystère. Il faut dire que l’éclectisme de ses engagements a permis de créer une sorte de mythe autour de sa personne. On le voit un jour à Avignon auprès de la cour pontificale, un autre jour à Bologne, à Vérone, à Padoue, à Montpellier ou sur les bords de la Sorgue. Auteur « transfontalier », il avait fait en 1330 le choix de la carrière ecclésiastique et reçu les ordres mineurs […]
Il est autant de France que d’Italie. Il revendique l’héritage des Anciens et demeure profondément habité par les auteurs latins, comme l’explique Antoine de Rosny dans la préface de ce livre. « L’éternel pèlerin » qu’était Pétrarque avait « une pensée mue par le désir de donner un sens à la vie ». Son idéal était « l’humanisme chrétien » dont de nombreux dits et maximes regroupés dans ce livre nous donnent l’exacte mesure. « Que les hommes soient bons et les temps le seront aussi », écrivait Pétrarque. « J’affirme qu’aucune vie n’est brève si elle a vraiment rempli son devoir de vertu ».
S’exprimant aussi bien en latin qu’en italien, Pétrarque « savait l’inquiétude de l’homme affairé, la présence familière de la mort et l’insatisfaction où nous laisse l’horizon fermé des biens de ce monde », souligne Antoine de Rosny. Un diagnostic qui s’accorde aux temps troublés qui sont les nôtres. « Le monde est plein de fausses opinions qui, si on ne leur résiste pas, poussent à une extrême misère », écrivait Pétrarque 700 ans avant les « réseaux sociaux ».