Sur « Ainsi parlait Montaigne »

La lecture de Giovanni Dotoli

Extraits d’un article paru dans la revue italienne Studi di letteratura francese en décembre 2022

La collection « Ainsi parlait », inventée et dirigée par Gérard Pfister, est un coup de génie. Il continue ce chemin de culture, de lecture et de nouvelle formule, pour aimer un écrivain.

Cette fois, Michel Eyquem de Montaigne, le Dante de la littérature française, d’après Marc Fumaroli. On ne finira jamais de l’aimer et de le redécouvrir à chaque lecture. Je lui ai consacré trois livres, et chaque fois je découvre de nouvelles pistes et de nouvelles hypothèses de recherche.

Gérard Pfister offre ici une aide extraordinaire aux chercheurs et aux lecteurs. Après une introduction fantastique, où il explique le sens du voyage pour Montaigne – son voyage par la France, la Suisse et l’Italie et un peu d’Allemagne, dure du 20 juin 1580 au 30 novembre 1581 –, Pfister nous offre un tableau d’enchantement de la pensée de Montaigne, à travers les trois livres des Essais et le Journal de voyage.

On découvre un Montaigne à nous, tout près de notre cœur, humain au maximum, être qui souffre et qui s’exalte, parfois comme un enfant. […]

Après avoir lu ce livre, on a la sensation de tout connaître de Montaigne, et alors on se lance dans la lecture intégrale de ses textes, pour élargir sa propre vision. […]

Il est temps de reprendre les « maximes »’ de Montaigne, pour trouver une issue à notre temps si tragique :« Nous avons abandonné la nature et lui voulons apprendre sa leçon, elle qui nous menait si heureusement et si sûrement » (III, 12).

Quelle leçon ! Montaigne est aussi un écologiste, et un philosophe du moi. Et cela trois siècles avant Freud et les cris écologistes de notre temps.