
La Tigre Assenza
Nouvelle édition. Traduit de l’italien et présenté par Monique Baccelli. BILINGUE
Cristina Campo (1923-1977) est l’une des écrivaines italiennes qui fascine le plus. Son œuvre est brûlante d’une extraordinaire intensité, proche en cela d’Emily Dickinson et de Simone Weil qu’elle a toutes deux contribué à faire découvrir en Italie.
Cristina Campo déclarait qu’elle avait peu écrit mais aurait aimé avoir moins écrit encore. Deux livres posthumes ont suffi à la faire découvrir, Gli imperdonabili (1987) et La Tigre Assenza (1991). La critique s’est enthousiasmée pour cette « trappiste de la perfection », cette « fleur indéfinissable et inclassable », cette «créature de feu, violente, extrême », mais aussi « exquise et insaisissable comme une dame italienne de la Renaissance ».
Elle qui, du fait d’une grave malformation cardiaque, n’avait pu mener à bien sa scolarité, c’est avec passion qu’elle s’est nourrie des œuvres de Dickinson et Hofmansthal et a traduit des auteurs comme Mansfield, Woolf ou Zambrano. Mais c’est dans le courage et l’intransigeance d’une Simone Weil qu’elle a trouvé l’âme sœur.
Habités par une quête spirituelle brûlante, les poèmes du Tigre Absence saisissent le lecteur d’une beauté étrange, à la fois vibrante et hiératique. Nul mot ne définirait mieux cette voix que ceux qu’elle décernait à la poétesse américaine Marianne Moore, « simple, rare, subtile, royale, vertigineuse, limpide, patiente, rigoureuse, décidée, austère, essentielle, ferme, érudite et discrète ».
En France, la traduction de ses textes en prose sous le titre Les impardonnables (Gallimard, 1992), a été une révélation. Son rayonnement littéraire n’a cessé de croître depuis lors.
L’ensemble des poèmes de Cristina Campo ont été traduits pour la première fois en 1996 par Monique Baccelli dans la collection «Les Cahiers d’Arfuyen ». C’est cette traduction qui est aujourd’hui rééditée dans la collection « Neige » où elle a sa vraie place.
Rappelons que Monique Baccelli a traduit nombre des plus grands écrivains italiens. Pour Arfuyen, elle a traduit Giuseppe Bonaviri (1996), Alda Merini (2021) et, tout récemment, L’Île du Vésuve de Clotilde Marghieri (2022).
Coll. Neige – 2023 — 132 p. – ISBN 978-2-845-90359-3 – 15 €