La folle de la porte à côté

La pazza della porta accanto

Traduit de l’italien par Monique Baccelli – Préface de Gérard Pfister

Alda Merini (1931-2009) est l’une des écrivaines italiennes les plus singulières et les plus aimées. Son œuvre de prosatrice et de poète est immense. Son destin de marginale et de rebelle a autant suscité le scandale que la sympathie.

La folle de la porte à côté est l’un de ses livres les plus représentatifs. Mêlant fiction, souvenirs et réflexions, c’est un récit extravagant où la Merini expose en toute candeur – et malice – sa vie désordonnée.

Cette « Folle de la porte à côté » dont nous parle l’auteur, qui est-ce ? « Pour moi, dit Alda Merini, c’est ma voisine. Pour elle, la folle c’est moi, comme pour tous les habitants du Naviglio [son quartier à Milan] et de mon immeuble. »

Alda Merini a vécu toute sa vie avec la folie, « une sereine vie commune avec la folie », dit-elle. « La folie est l’une des choses les plus sacrées qui existent sur terre. C’est un parcours de douleur purificateur, une souffrance comme quintessence de la logique. » Toute sa vie, Alda Merini a vécu dans la marginalité et l’indigence. Assumant une sexualité débridée, mère de quatre filles dont elle ne s’est pas occupée, vivant dans la rue et les cafés autant que chez elle, elle a tiré de cette vie une œuvre unique, inouïe qui lui a valu sur le tard l’admiration et l’affection de tous les Italiens.

Clocharde géniale, innocente provocatrice, elle livre dans cette Folle de la porte à côté une auto-biographie fantasmée et lucide, follement roma-nesque et, en dépit de tout, profondément joyeuse.

« Titano s’y connaissait en femmes et il disait partout que j’avais une peau sobre et veloutée. En fait c’était vrai. L’hibernation hospitalière avait maintenu en vie certaines veinules légèrement diaphanes, à peine esquissées. » Il y a dans tout ce qu’écrit Alda Merini une spontanéité qui saisit le lecteur par une sorte d’évidence et d’étrangeté.

Le long entretien qui suit La folle de la porte à côté permet de comprendre la personnalité complexe et attachante de cette femme délirante et hyperlucide.

La traductrice de ce texte dérangeant et truculent, Monique Baccelli a traduit les plus grands écrivains italiens, d’Italo Svevo à Cristina Campo.

♦♦♦   Lire l’article de Christian Travaux

Coll. Les Vies imaginaires – 2020 – 16 euros – ISBN 978-2-845-90317-3