
Sundgäu
Préface de Jean-Paul de Dadelsen. Postface et notes de Yolande Siebert. BILINGUE
Arfuyen a publié la quasi-totalité de l’œuvre de Nathan Katz (1892-1981), découverte grâce à son ami Guillevic qui en a été le premier traducteur. Récemment encore ont paru la pièce de théâtre Annele Balthasar (2018), Prix Nathan Katz du patrimoine, ainsi que le récit de captivité intitulé La Petite Chambre qui donnait sur la potence (2020).
En 2001 et 2003 Arfuyen a publié en édition bilingue alémanique-français les deux volumes de l’œuvre poétique de Katz, édition qui après plusieurs réimpressions est aujourd’hui épuisée. En ce 40e anniversaire de la mort de Katz, le moment est venu de rééditer L’Œuvre poétique dans une version revue et augmentée. Le second volume paraîtra en octobre 2021.
La présente édition est un hommage collectif rendu par les écrivains d’Alsace à celui qui est comme le « père » de la littérature moderne d’Alsace, Nathan Katz. Les textes de ce premier volume ont été traduits de l’alémanique par Claude Vigée, Jean-Paul de Dadelsen, Guillevic, Alfred Kern, Jean-Paul Klée, Gérard Pfister et Théophane Bruchlen. Les postfaces et les notes sont de Yolande Siebert, la meilleure spécialiste de Katz.
Issu de la communauté juive du sud de l’Alsace, Katz est l’un des plus grands auteurs de l’Alsace au XXe s. par l’universalité de ses thèmes et le rayonnement spirituel de sa personnalité.« Katz a derrière lui, écrit Jean-Paul de Dadelsen, de longues générations de paysans qui ont labouré, qui ont semé et qui ont fait l’amour dans les chaudes alcôves au parfum dense et vieux. De là cette poésie profonde, mûrie et comme juteuse, qui fait penser à un fruit plutôt qu’à une couleur ou à une mélodie. »
Si Nathan Katz prend le risque magnifique d’écrire dans une langue connue des seuls enfants de son Sundgau natal, ce n’est pas pour s’y enfermer mais, au contraire, pour la faire accéder à l’universel, du côté de ces œuvres qu’il aime et qui l’inspirent : les poètes chinois et les tragiques grecs, les poètes persans et Rabindranâth Tagore
Durant sa vie de voyages incessants, trois livres n’ont cessé de l’accompagner : le Faust de Goethe, les discours du Bouddha et la Vie de Jésus de Renan. Et lorsqu’en 1972 un hommage solennel lui est rendu pour son 80e anniversaire, il a ces mots qui le montrent tout entier : « J’ai tenté de faire œuvre d’homme. Au-dessus des frontières et des clans. Par-delà le fleuve Rhin. J’ai chanté les paysages, l’eau, les jours et la femme. En paix et en joie. C’est tout.
Collection Neige – 2021 – 276 p. – ISBN 978-2-845-90320-3 – 19,5 €